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Arlon : des scouts en immersion au centre d'accueil de demandeurs d'asile

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 Publié le mardi 17 octobre 2023 à 11:15    Arlon - Aubange

Le temps d'un WE, les scouts de la 13ème Luxembourg d’Athus ont été hébergés au centre d’accueil de demandeurs d’asile à Arlon et ont vécu en immersion avec les Mena, les mineurs étrangers non-accompagnés.  Un moment d'échange pour dire stop aux préjugés.


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"Vis ma vie de Mena", c'est le nom de l'immersion proposée par la Croix-Rouge de Belgique à la troupe scoute d'Athus.  13 animés, accompagnés de leurs animateurs ont partagé le quotidien des jeunes immigrés.  "L'idée est venue d'un de nos anciens chefs qui travaille désormais au centre pour demandeurs d'asile", explique Raphaël Charlier, un des animateurs.

Concrètement, à leur arrivée au centre, les scouts ont vécu le même parcours que les Mena : "ils ont reçu leur badge et signé le règlement d'ordre intérieur, explique Vanessa Quoirin, référente initiatives de Quartier à la Croix-Rouge de Belgique.  Puis ils ont visité le centre, guidés par les Mena.  Ils ont participé à un tournoi de cricket - jeu très pratiqué par nos résidents.  Cuisiné ensemble et dormi dans la ludothèque."

"Vis mon exil", un jeu immersif

Le samedi soir, ils ont participé à une activité dans les bois de l'Hydrion.  Les scouts ont été mis en situation dans le rôle de Mena fuyant leur pays en conflit, en proie aux passeurs, se faufilant sur terrain miné.  "On est souvent face à des stéréotypes.  Grâce à ce genre d’activités de sensibilisation, ça peut faire changer les mentalités", espère Vanessa Quoirin.

"Mon regard est en train d‘évoluer parce que je comprends que il y a d’autres choses qui se passent dans le monde, reconnait Augustin, scout à la 13ème Luxembourg d'Athus.  Là actuellement, il y a peut-être des gens qui sont dans un bateau en train de traverser la mer… Les embarcations sont assez petites et il y a beaucoup de monde dedans.  Tout le monde s’entasse, se pousse.  Certains tombent et tout le monde ne survit pas."

Ce souvenir dramatique est notamment celui d'un jeune afghan.  Il a mis 11 mois pour arriver en Belgique.  Dans un mélange de français et d'anglais, il accepte de nous livrer son témoignage, comme il l’a fait avec les scouts plus tôt dans la journée : “J'ai passé 11 mois à marcher.  C’était très difficile.  Si la police arrivait, ça provoquait des bagarres.  Pour arriver, je suis passé par l’Iran, puis la Turquie, l’Italie, la France et enfin la Belgique.  Maintenant je suis content d'être ici.

Si certains ont besoin de parler, d’autres sont plus pudiques sur leur histoire.  Les échanges sont enrichissants et permettent de démonter certains préjugés.  "J’ai compris que ce n’était pas si facile de venir jusqu’ici, qu’il y a beaucoup de migrants meurent, qui partent sans leur famille et sans rien emporter", raconte Jean-Baptiste.  "Mais malgré ce qu’ils ont vécu, ils gardent quand même une joie de vivre, ils gardent le sourire.  Ils sont très forts", complète Raphaël, le chef scout.

Le centre d’accueil de demandeurs d’asile d’Arlon accueille actuellement 36 jeunes de moins de 18 ans, arrivés seuls en Belgique.  90% proviennent d'Afghanistan.  Certains resteront en centre jusqu'à leur majorité.


Julie Fohal