Publié le samedi 27 avril 2024 à 13:44 - Mis à jour le mercredi 28 août 2024 à 18:28 Attert
Ce vendredi 26 avril, la conseillère Violaine Giaux a présenté sa démission du conseil communal. Une décision qui peut étonner, à six mois des élections communales. La conseillère dénonce un manque de transparence dans le fonctionnement de son groupe. Un groupe qui n'a plus de suppléant pour la remplacer.
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C'est sans animosité et sans nommer personne que Violaine Giaux a pris la parole ce vendredi au conseil communal pour expliquer sa démission : "je ne peux rester indifférente aux traitements particuliers et au manque de transparence qui a pu influencer mes votes par le passé. Je regrette ne pas toujours avoir réalisé que certaines propositions de décisions manquaient à mes yeux d’équité et d’impartialité. Je tiens à voter en toute intégrité et à m’exprimer sans que mes propos soient déformés. Le climat actuel ne me le permet plus".
Ce climat qu'elle ne supporte plus, ce sont notamment "des comportements inacceptables... J'ai demandé à plusieurs reprises que la courtoisie soit toujours d'application pour respecter l'intégrité de chacun".
Dans cette commune où l'opposition est absente des débats communaux (une seule liste s'était présentée en 2018), le dialogue et la communication au sein du groupe majoritaire semblent également avoir manqué à la conseillère de Nobressart. Cela faisait déjà plusieurs mois qu'elle ne siégeait plus au conseil, alors pourquoi démissionner en cette fin de législature ?
"Ce n'est pas un abandon, mais un acte de conscience envers les principes qui m'animent" explique Violaine Giaux
Démissionner pour rester cohérente avec soi-même donc, mais également lancer "un signal pour plus de transparence". On sent la conseillère communale, et ancienne conseillère cpas, toujours animée par son engagement au service de la collectivité. Un engagement qui pourrait prendre une autre forme à l'avenir, pour cette femme attentive aux défis environnementaux. "Je suis fatiguée des sujets qui divisent. J'ai envie de sujets qui rassemblent, qui portent le citoyen plus haut".
À Attert, on a épuisé les conseillers suppléants
Non apparentée, Violaine Giaux était montée au conseil communal en tout début de législature suite à un désistement. D'autres démissions ont suivi pour cause de déménagement ou sur fond de désaccord, au point de vider totalement la réserve de cinq suppléants. Selon le code de la démocratie locale un élu démissionnaire reste en fonction jusqu'à l'installation de son remplaçant, mais à Attert, il ne reste plus personne pour remplacer la conseillère.
Contacté par nos soins, le bourgmestre, Josy Arens, estime qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. "Le conseil communal estime qu'il n'y a pas lieu de la remplacer puisque nous avons toujours un quorum pour décider". Un argument qui sera transmis au gouvernement wallon qui, par ailleurs, entrera bientôt en affaires courantes. Dans ces conditions, on imagine mal les citoyens d'Attert rappelés aux urnes anticipativement pour élire un ou une élue(e) manquant(e).
Démissionnaire, Violaine Giaux peut donc continuer à assister et voter aux conseils communaux. Ce vendredi, elle s'est d'ailleurs abstenue sur des points inscrits en urgence, estimant que la majorité y recourrait trop souvent. Une attitude qui la place dans la position d'une conseillère indépendante.
"Elle peut venir siéger, je n'ai aucun problème avec cela" nous explique Josy Arens, qui précise que la conseillère n'a pas "été exclue du groupe". La balle est donc dans le camp de Violaine Giaux qui pourra, si elle le souhaite, exercer son mandat jusqu'à la fin de la législature.
Ambiance de fin de règne à Attert
"Quand il y a deux listes en présence, c'est la guerre. Quand il n'en reste qu'une, c'est la guerre civile" nous confiait un jour un bourgmestre gaumais qui avait vécu la situation. C'est un peu l'impression qui se dégage de cette fin de législature à Attert.
Après trente années à la tête de la commune, Josy Arens, s'apprêterait à tirer sa révérence avec le sentiment du devoir accompli. C'est ce qui nous revient à différentes sources. Le principal intéressé préfère, lui, maintenir un semblant de suspense. Il dit attendre son 72e anniversaire, le 30 mai prochain, pour annoncer sa décision.
La guerre de succession, elle, est déjà lancée. Par presse interposée, les échevins Benoît Tassigny et Luc Quirynen (deuxième et quatrième en voix de préférence en 2018) ont laissé entendre qu'ils mèneraient chacun une liste lors des prochaines élections. En dehors des radars politiques, des citoyens pourraient également se lancer dans la constitution d'une liste.
C'est finalement tout ce que l'on souhaite à la verte vallée qui mérite une véritable confrontation d'idées au conseil communal. C'est tout l'intérêt de la démocratie. Qui ne peut exister pleinement, sans un contre-pouvoir.