Publié le mardi 05 mars 2024 à 11:22 - Mis à jour le mardi 05 mars 2024 à 16:55 Marche-en-Famenne
À la demande de Bertrand Lespagnard, le conseil communal de Marche-en-Famenne s'est penché ce lundi soir sur le rétablissement de l'éclairage public la nuit. Le conseiller de l'opposition MR invoque des coûts énergétiques semblables à ceux connus avant la crise ainsi qu'une petite recrudescence d'insécurité voire de vols dans certains villages.
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Faut-il rallumer l'éclairage public la nuit ? La question se pose dans plusieurs communes, et notamment à Marche-en-Famenne. Souvenez-vous, suite à l'éclatement du conflit russo-ukrainien, les prix de l'énergie s'étaient envolés, incitant alors 43 communes, Bertrix faisant figure d'exception, à répondre favorablement à la proposition d’ORES et à éteindre les luminaires publics, de minuit à cinq heures, du 1er novembre 2022 au 31 mars 2023. La raison qui plaidait le plus en faveur de l'extinction des feux portait sur les économies allant de 7800 à 157.900 euros sur une période de cinq mois en fonction des communes.
Mais aujourd'hui, faut-il poursuivre ? Le conseiller marchois de l'opposition, Bertrand Lespagnard, estime qu'il serait plutôt judicieux de rétablir l'éclairage public de nuit au vu des coûts similaires à ceux connus avant la crise ainsi qu'une petite recrudescence d'insécurité voire de vols dans certains villages.
Les cambriolages en diminution en 2023
En réaction, le bourgmestre André Bouchat, ne semblant a priori pas favorable à un rétablissement, oppose plusieurs arguments :
- Une cabine installée à On dessert également la commune voisine de Rochefort, qui maintient l'éclairage uniquement le week-end comme à Marche-en-Famenne
- 72% des communes n'ont pas rétabli l'éclairage de nuit
- La pollution lumineuse
- Le coût de rétablissement s'élève grosso modo à 65.000 euros par an + les manœuvres à opérer pour la cabine commune avec Rochefort
En ce qui concerne la sécurité, argument souvent repris, le bourgmestre s'appuie sur des statistiques fournies par le commissaire divisionnaire de la zone de police Famenne-Ardenne. "Le nombre de cambriolages est en diminution sur la commune de Marche-en-Famenne comme globalement dans toute la zone de police depuis 2018. Je peux même vous dire qu'en 2022, où on avait fermé tout l'éclairage, on était à 77 cambriolages et 67 en 2023. Cela démontre que la fermeture de l'éclairage public n'a pratiquement aucune incidence".
Une consultation populaire en préparation
"Ceci dit", poursuit le bourgmestre, "où je suis fort hésitant sur la réponse à donner, c'est qu'entre la criminalité et le ressenti des gens, je peux approuver votre proposition. La Région wallonne dit qu'il faut diminuer l'éclairage public alors qu'elle le maintient sur toutes les routes au nom de la sécurité. Marche étant traversée par des routes de la Région, les gens dans les villages pourraient avoir le sentiment très net qu'il y a deux poids, deux mesures. Je pense, si vous êtes d'accord M. Lespagnard, qu'on pourrait informer valablement le public et faire comme une sorte de référendum pour qu'il puisse demander soit de maintenir, soit la suppression de l'éclairage".
"On reconnaît bien là votre intelligence et votre manière de contenter tous les bancs", réplique Bertrand Lespagnard. "Je pense qu'on peut évidemment s'entendre sur le fait que ça puisse faire l'objet d'une réflexion, mais qu'on ne patiente pas des mois. Ici, ce sont des gens qui nous ont interpellés par rapport au manque de sécurité. Je pense qu'il y a eu trois vols les dernières semaines à Aye donc il faut casser le sentiment de peur".
En fin de séance, il est finalement décidé de mettre la proposition du conseiller Lespagnard en suspens en attendant la consultation populaire. Un point voté presque à l'unanimité, mais qui n'a pas eu l'assentiment de la conseillère Ecolo Nicole Graas, opposée au rétablissement de l'éclairage de nuit et préférant informer plutôt que consulter.
Contacté, le porte-parole de la Ville nous indique ce mardi que la date de la consultation populaire n'a pas encore été arrêtée.