Politique

Clap de fin pour la coalition gouvernementale au Luxembourg

Clap de fin pour la coalition gouvernementale au Luxembourg
déi Greng est le grand perdant de ces élections
 Publié le lundi 09 octobre 2023 à 07:29 - Mis à jour le lundi 09 octobre 2023 à 07:57    GDL

L'effondrement du parti écologiste lors des élections législatives au Luxembourg marque la fin de la coalition gouvernementale au pouvoir depuis dix ans. Le parti chrétien-social (CSV) devrait revenir au gouvernement en s’alliant avec les libéraux du DP ou les socialistes du LSAP.


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 Les élections législatives du dimanche 8 octobre au Luxembourg marquent la fin de la coalition composée des libéraux, des socialistes et des écologistes qui exerçait le pouvoir depuis dix ans. Le parti écologiste déi Gréng s’est effondré, perdant cinq sièges sur les neuf qu’il détenait à la Chambre des députés. Impossible dans ces conditions de maintenir la fragile majorité d’un siège (31 sur 60) dont la coalition bénéficiait, même si le DP et le LSAP sortent renforcés de ces élections avec respectivement 14 (+2 sièges) et 11 (+1) députés.

Le CSV reste quant à lui la principale force politique du pays en conservant ses 21 sièges. Sur le déclin depuis deux élections législatives et annoncé une nouvelle fois sur le recul dans les derniers sondages, le parti chrétien-social a déjoué les pronostics et détient désormais les clés pour accomplir l’objectif existentiel qu’il s’était fixé: son retour au gouvernement. La tête de liste du CSV, Luc Frieden, est en position de force pour réclamer le poste de Premier ministre.

Le parti déi Gréng reste le seul perdant de ces élections. Le parti conservateur ADR, situé à droite de l'échiquier politique, gagne un siège et dépasse même le parti déi Gréng avec désormais cinq députés. Le Piratepartei se renforce aussi, avec un siège en plus - mais cette victoire est en demi-teinte, puisqu’avec trois députés au total, il reste loin des des cinq ou six députés qu’il pouvait espérer obtenir dans les derniers sondages. Le parti de gauche radical déi Lénk conserve quant à lui ses deux sièges. Aucun nouveau parti ne fait par ailleurs son entrée à la Chambre.





Le CSV au centre des négociations

Cette nouvelle donne politique remet le CSV au centre des négociations qui auront lieu ces prochains jours pour établir la nouvelle coalition. Au vu des dynamiques, une majorité intégrant le Piratepartei à la coalition actuelle est hautement improbable. Une alliance CSV-DP ou CSV-LSAP devrait émerger.

Le DP a l’avantage de détenir un nombre de députés plus élevé (14, contre 11 pour le LSAP). Le Premier ministre sortant, Xavier Bettel, a d’ailleurs bien tenu à préciser que son parti était prêt à prendre ses responsabilités au sein d’un nouveau gouvernement. Mais la tête de liste du LSAP, Paulette Lenert, n’a quant à elle pas manqué de souligner que le parti socialiste était toujours la deuxième force politique du pays. De fait, le LSAP devance de peu le DP quant au nombre total de suffrages sur l’ensemble du pays (18,91% contre 18,7%). Dans tous les cas, cela marquera un retour aux configurations qui ont dominé la vie politique du Grand-Duché jusqu’à 2013.


Pierre Pailler