Ce lundi soir, la commune de Erezée a marqué son accord (moins une abstention) pour le renouvellement du terrain synthétique du RRC Mormont, dévasté par les inondations de juillet 2021. Le terrain avait déjà été emporté en 2016.

La troisième fois sera-t-elle la bonne ? C’est ce que tous espèrent à Erezée, sans en être certains...
Réunis ce lundi soir, les conseillers communaux ont marqué leur accord, même si du bout des lèvres, sur les travaux de remplacement du terrain synthétique du RRC Mormont.

Le 15 juillet 2021, les installations du club phare de la commune s’étaient une nouvelle fois retrouvées complètement sous eau. Depuis lors, le terrain A, en gazon naturel, a retrouvé son usage, après quelques travaux d’égalisation et de semis. Le terrain B, lui, en revêtement synthétique, attendait le feu vert du fonds des calamités. La réponse est tombée début d’année et avec elle l’assurance de bénéficier d’un subside wallon équivalent à 70% de l’estimation réalisée par l’expertise. Las, pour la commune, le cahier des charges qui s’en est suivi a fait état de montants largement supérieurs : 489.000€ tvac, ce qui gonflera la part communale. 

Si les conseillers se sont prononcés à une presque unanimité en faveur de la dépense (seul le conseiller Jean-Marie Martin s’est abstenu, cfr infra), on n’a pas senti un réel enthousiasme, tant les élus apparaissent tenaillés entre le soutien à un club sportif “qui enrage de ne voir rien venir”, note le bourgmestre Michel Jacquet, et l’attribution de subsides communaux qui commencent à peser au fil des ans. Car outre les 600.000 euros (la part communale) investis en 2012 pour la rénovation complète des infrastructures (synthétique, vestiaires, éclairage), la commune avait dû, en 2016 déjà, remettre la main au porte-feuilles pour remettre à neuf le synthétique, emporté, déjà, par des inondations !  

“Il n’en faudra pas une troisième”, soufflait hier soir un conseiller, sans que personne ne vienne contredire. “On nous annonce une ou deux grosses inondations du même type d’ici 2050, qu’adviendra-t-il ?” glisse le bourgmestre Michel Jacquet. Alors on croise les doigts, un rien fataliste, pour que ça tombe le plus tard possible, et quand ça tombera, pour que les récents aménagements de voirie répondent aux attentes. Ces derniers mois, juste à côté, “des pertuis ont été ajoutés et sont censés absorber les futures crues du ruisseau juste à côté du terrain”, explique l’échevin Daniel Dumont, puis ajoute “mais…”, qui en dit long.

Une autre option était-elle jouable ? 

Les conseillers ont débattu hier soir sur d'éventuelles autres options, sans trouver de réponse. Déménager le RRC Mormont : “Mais où aller ?”, pose le bourgmestre. “On peut poser la question au club, mais ils en ont besoin maintenant” Rehausser le terrain : “là-aussi, ça prendrait du temps en termes d’autorisation pour modifier le relief du sol, sans être certain de l’obtenir”. Abandonner le synthétique pour en revenir à un terrain naturel, moins cher à la rénovation (l’option soutenue par le conseiller Martin) : “C’est ce que j’ai proposé au club, c’est même le bon sens, admet le bourgmestre, mais le club n’en veut pas et argumente avec insistance que sans synthétique, plus aucun jeune ne voudra s’inscrire”. Quant à faire participer le club au financement : ce n’est pas l’option.

Le RRC Mormont aura donc son synthétique, pris en charge une troisième fois en dix ans par la commune de Erezée et la région wallonne. A un an des élections communales, le sujet est éminemment sensible.

Christophe Thiry