Plus de 800 militaires d'unités de reconnaissance de six pays de l'Otan sont réunis pour un exercice commun baptisé Yellow Guardian qui se tiendra la semaine prochaine entre Neufchâteau et Elsenborn, soit sur un territoire d'une centaine de kilomètres. Le but : affiner les procédures tactiques et favoriser l'échange de connaissances.

Comme toujours à l'armée, tout commence par un briefing. Ici, celui du bataillon de chasseurs à cheval basé à Heverlee, près de Leuven, une unité de reconnaissance qui a invité des unités similaires de cinq autres pays à un exercice grandeur nature baptisé "Yellow Guardian".

"On a ici six différentes nations qui vont travailler ensemble. Créer un esprit général, ça c'est vraiment ce que l'on recherche, on ne parle pas d'intégration mais l'idée, c'est de se dire : à un moment où à un autre, on sera tous voisins sur le champ de bataille, il faut qu'on se comprenne tous, il faut qu'on puisse travailler ensemble. Alors autant le faire ici, à notre petit niveau, à notre petite échelle. Toutes les unités qui sont rassemblées sont des unités responsables ou spécialisées dans la reconnaissance et donc, on essaye d'apprendre l'un de l'autre.", Lieutenant-Colonel Jean-François VERHEUST, chef de corps du bataillon de chasseurs à cheval

La reconnaissance, ce sont les yeux de l’État-major, son objectif, voir sans être vu. Repérer l'ennemi mais aussi toute une série d'informations vitales pour des troupes en campagne.

"On cherche pour l'entrainement toujours du réalisme. Donc, c'est pour ça que nous sommes dans le terrain civil parce que ça nous donne beaucoup de paramètres qu'on ne paut pas recréer dans le terrain militaire. On a de la profondeur, on a un terrain énorme, de Neufchâteau à Elsenborn où on va faire l'exercice.", Commandant Niels PORIAU, directeur de l'exercice Yellow Guardian

Arrivés dimanche au camp de Saint-Hubert, sous la neige, les différentes unités vont être réparties sur le terrain. L'exercice de progression vers Elsenborn se déroulera la semaine prochaine. L'occasion pour les hommes de comparer leurs moyens et équipements. Plusieurs types de drones survoleront aussi le théâtre des opérations, autant le savoir. Car cette technologie est devenue un élément essentiel de la guerre moderne, comme d'autres outils. 

Reste qu'il y a 32 ans, en novembre 1993, la Belgique a rejoint l'Eurocorps, embryon d'armée européenne qui, faute de volonté politique, est resté à l'état embryonnaire. Un manque d'intégration des moyens de défense à l'échelle européenne qui pourrait coûter très cher en cas de conflit.