Ce mercredi 26 novembre, des piquets de grève, barrages bloquants ou filtrants, ont ciblé le secteur du commerce. Après les pouvoirs publics, les employés du secteur privé manifestent leur mécontentement. Les associations se sont également mobilisées pour exprimer leur ras-le-bol des coupes budgétaires.
On ne peut pas dire que les dernières annonces de l'Arizona ont calmé l'ardeur des manifestants, que du contraire. "En avril, David Clarinval (ministre MR), nous avait dit droit dans les yeux qu'on ne toucherait pas à l'index..." commente Yannick Vincent, secrétaire fédéral de la CSC Luxembourg. Il nous confirme la large mobilisation de ce mercredi qui a débuté tôt ce matin pour se terminer vers 17h30-18h.

Pour la première fois, le centre commercial de l'Hydrion, à Arlon, a ainsi été rendu inaccessible par les manifestants qui réclament plus de justice fiscale. Des barrages filtrants ou non, ont également été organisés à Marche au niveau de la grande distribution et sur les ronds-points. En front commun, tentent de sensibiliser le public sur leurs revendications, soit:
- L'arrêt des attaques contre l’index, sous quelque forme que ce soit
- Le retrait du malus pension.
- La mise en place d'un impôt sur les grandes fortunes et les géants du numérique.
- L'arrêt de subsides octroyés inconditionnellement aux grandes entreprises.
- Une contribution de tous les statuts, y compris des sociétés de management.
Le secteur associatif tire la sonnette d'alarme
Ce mercredi à Marche, le secteur associatif a également fait entendre sa voix, notamment en chansons, pour exprimer son attachement à la culture et à la démocratie. Dans un communiqué publié conjointement par une trentaine d'associations et relayé par le Miroir Vagabond, ces acteurs de terrain partagent leurs inquiétudes:
"Une série de mesures annoncées par les gouvernements Wallon, Communautaire et Fédéral touchent de plein fouet les droits sociaux et culturels des personnes qui traversent nos actions, et singulièrement les plus vulnérables d’entre elles".
Parmi les signataires, on retrouve notamment le CIRAC de Rendeux, les Compagnons Bâtisseurs, l’AMO Mic-Ados de Marche, Le Petit Théâtre de la Grande Vie de Forzée et le Miroir Vagabond de Hotton. Le collectif cite dénonce des politiques qui mènent à des reculs en termes de droits sociaux et culturels:
- L’exclusion du chômage de plus de 100.000 wallon.ne.s d’ici juillet 2027, des restrictions dans les droits à l’accueil des personnes migrantes
- Des moratoires sectoriels et des non-indexations de subsides dans la Culture, entre autres l’Éducation permanente, les Centres d’Expression et de Créativité, les Arts de la Scène, les Centres Culturels
- Des moratoires et des suppressions de postes pédagogiques dans le secteur de la Jeunesse, - Des coupes budgétaires dans les moyens dédiés au sans-abrisme, à l’insertion socioprofessionnelle (CISP), à l’aide à la Jeunesse
- Une réforme des Aide à la Promotion de l’Emploi (APE) annoncée dans un contexte d’incertitude totale
- Des procédés voire des modifications législatives qui touchent à l’autonomie associative et à sa capacité à rester un contre-pouvoir essentiel dans sa relation aux pouvoirs publics dans un état démocratique. Car ces mesures sont, en très grande partie, non-concertées avec les secteurs concernés.
"Nous pensons qu’il est urgent de prendre conscience des risques d’appauvrissement qui pèsent sur les populations, que ce soit en termes d’accès à la sécurité sociale, au logement, à la santé sociale, à la formation, à l’expression artistique et à la participation citoyenne".
Les associations en appellent aux élus locaux pour qu'ils défendent leur tissu associatif qui "joue un rôle essentiel pour répondre aux besoins de la population, y soutenir des dynamiques d’épanouissement et de participation, pour promouvoir le vivre ensemble et le partage de communs sur notre territoire".

