L'accord budgétaire présenté par le Fédéral est sur toutes les lèvres. Parmi les décisions annoncées, celles concernant le secteur Horeca où la hausse de la TVA sur les nuitées et les plats à emporter pose de sérieuses questions.

Les mesures annoncées pour l'Horeca laissent un goût amer dans le secteur. Si la baisse de la TVA de 21 à 12% sur les boissons non-alcoolisées réjouira les cafetiers et les restaurateurs, celle d'augmenter la TVA de 6 à 12% sur les plats à emporter passe beaucoup moins bien. Friteries, pizzérias, sandwicheries, traiteurs ainsi que restaurants proposant du take away sont en première ligne de cette décision. Une décision qui interroge également sur la concurrence de la grande distribution.

"Qu'est-ce qu'on considère comme take away ? questionne Thierry Neyens, président de la Fédération Horeca Luxembourg. Est-ce qu'on identifie seulement un secteur Horeca ? Ou alors on vise aussi, et je ne l'espère pas, des types d'activités comme les boulangers ou les bouchers qui vendent des produits transformés comme du pâté gaumais, par exemple ? Il faut garder une certaine logique. Dans la grande distribution, on retrouve aussi bien des boulettes, du vol au vent, des pizzas ou des sushis. Il faudra donc se montrer vigilant pour éviter une concurrence déloyale."

Un impact "mortel"

Le passage de la TVA de 6 à 12% pour les nuitées passe mal, lui aussi, auprès des hôteliers et des campings. Selon plusieurs études européennes, cette hausse risque de réduire la demande mais également de fragiliser les établissements et donc de détériorer le paysage touristique en place, déjà menacé par l'attractivité des pays étrangers, qu'ils soient limitrophes ou non. 

À cela s'ajoute la concurrence d'autres types d'hébergement, comme les gîtes ou les chambres d'hôtes. 

"Des mesures similaires ont été appliquées en Croatie et au Portugal et on y a constaté des baisses de fréquentation de 10 à 15%, prévient Thierry Neyens. Cela impliquait surtout des zones touristiques rurales, comme chez nous. L'impact sera donc mortel, je le crains, pour certains établissements."

Un effet domino

Des nombreux effets collatéraux sont soulignés par le secteur Horeca qui explique qu’une hausse de 1 point de TVA entrainerait une baisse de 1 à 1,4 % des investissements et mettrait en péril 780 à 1 300 emplois. Des chiffres à multiplier par six, au vu des mesures annoncées. Des mesures qui prendront effet au 1er janvier 2026, sans période transitoire donc, comme le regrettent les hôteliers.