Les aires de bivouac sont particulièrement prisées des randonneurs. Ces espaces officiels de campement ont le vent en poupe, mais leur installation reste compliquée. Le parc national de la Vallée de la Semois prévoit d'en créer quatre sur son territoire au printemps 2026. 

La première de ces aires de bivouac, imaginée par le Parc national de la Vallée de la Semois, devrait voir le jour sur une parcelle forestière, située à Botassart, non loin du Tombeau du géant. Trois autres, séparées d’une distance d'environ 20 km, seront installées à Dohan, Cugnon et Saint-Cécile, le long du GR16, offrant aux randonneurs une solution de campement officielle. Les feux y seront interdits mais plusieurs aménagements sont prévus. 

Chaque aire de bivouac sera constituée d’une zone pour les tentes, d’une zone de convivialité, d’un abris spécifique pour le public qui souhaite tester l’expérience de la belle étoile, ainsi qu’une zone de feuillée”, développe Geoffrey Toussaint, chargé de mission au Parc national de la Vallée de la Semois. “La capacité maximum sera limitée à 9 personnes pour conserver un côté expérimental et un lieu préservé”. 

Une localisation éloignée des accès motorisés 

Une attention a été portée à la localisation de ces aires de bivouac. Toutes sont peu visibles et éloignées des accès motorisés, histoire de s'adresser exclusivement aux randonneurs et éviter les désagréments souvent observés ailleurs. En Grande Forêt de Saint-Hubert, des fêtards ont parfois pris possession des lieux.  Tandis qu’en commune de Houffalize , la surfréquentation et les incivilités ont conduit à la fermeture de ces aires de bivouac. 

Véritable atout touristique, elles constituent une réponse à la problématique du camping sauvage. Mais leur création reste une dérogation au code forestier.  

“La code forestier prévoit que la résidence en forêt est interdite sauf dans les aires prévues à cet effet”, rappelle Pierre Gigougnon, chef du cantonnement DNF de Bouillon. “Or, sur la commune, il n’en existe pas. Depuis le covid, on constate une augmentation du camping sauvage. Ces aires de bivouacs sont donc une manière de répondre légalement à une demande. Mais des contrôles vont être nécessaires”. 

Ces contrôles seront facilités par une plateforme de réservation en ligne. Le séjour sur ces aires de bivouac restera gratuit, mais les randonneurs devront au préalable s’inscrire. Une solution pour laquelle la Grande forêt de Saint-Hubert a opté en 2021 , trois ans après la création de ses aires de bivouac. Et elle porte ses fruits...

Elle a véritablement permis de diminuer la fréquentation sur les aires de bivouac”, assure Stéphanie Thiry, chargée de mission à la Grande forêt de Saint-Hubert. “La plateforme permet de limiter le capacité maximale d’occupation. Depuis son instauration, on a observé une diminution de la pression sur le milieu forestier”.  

Ce système de réservation permettra également au Parc national de la Vallée de la Semois d'interdire les nuitées à certaines périodes sensibles, comme la période de chasse.  Soumis à enquête publique , le projet devrait voir le jour au printemps 2026.