Au lendemain de la rave party qui a résonné toute la nuit de samedi à dimanche à Commanster (Vielsalm), nous avons rencontré le propriétaire des lieux, un sexagénaire plutôt discret. Bert de Jong admet avoir été surpris par l'ampleur de la fête.

Le calme est revenu dans le village de Commanster.
Et lorsque nous rencontrons ce lundi matin le propriétaires des lieux, Bert de Jong, la soixantaine un peu débonnaire, assis autour d'un brasero à discuter avec quelques participants restés sur place,  il nous est bien difficile d'imaginer qu'il est en quelque sorte, à l'origine de tout ça. "Mon fils avait invité un DJ durant les vacances. Il y avait une cinquantaine de personnes. Le DJ m'avait  demandé si j'étais d'accord pour remettre ça, j'ai accepté bien sûr,  mais quand j'ai vu les gens arriver... Je ne m'attendais pas du tout à ça".

Dès samedi après-midi, les watts et les basses ont résonné dans toute la vallée. Une nuit de musique non-stop, animées par une douzaine de DJ's, devant 800 personnes, alertées via des réseaux confidentiels et par messagerie cryptées, depuis les Pays-Bas, de France, d'Allemagne, d'Espagne et d'Italie.
Hors caméra, des participants nous disent revendiquer "le droit à faire la fête, en toute liberté, sans rien devoir débourser, ni tomber dans le commercial des grands festivals. Ici, chacun peut apporter ses propres boissons, à manger, tout ce qu’ils veulent. Ils n’ont pas à devoir payer des  sommes folles pour une bière. Il n’y a pas de billet d’entrée. C’est une fête pour tout le monde, qu’ils aient ou non de l’argent."

Mais les organisateurs se sont bien gardés de demander les autorisations requises. Après tout, on a l'esprit Rave ou on ne l'a pas...  Tout au plus se sont-ils arrangés avec le cultivateur voisin pour disposer de son champ comme parking. 
Alertée du bruit et de l’affluence, la police de Marche-en-Famenne et des zones voisines est intervenue sur le coup de minuit, "dans un bon état d’esprit, ouverts au dialogue" insistent les participants, avant que Bruxelles ne prenne le relais. "Là, en revanche, ça s'est compliqué. Ils sont entrés, à 30-35 agents certains cagoulés, avec chiens et armes. Les esprits se sont un peu échauffés, parce que les participants estimaient être sur une propriété privée, et parce qu'ils ne faisaient rien d’autres que chanter, danser, et profiter du moment", nous explique Bert de Jong.

L'officier de garde, Fabian Paesmans, directeur judiciaire de la zone de police Famenne-Ardenne, nous confirme que la priorité dans ce genre de situation est d’éviter l’escalade. "Ce sont des situations compliquées. Il nous est impossible de contrôler tout le monde. Nous devons trouver l'équilibre pour que personnes ne soit blessé. Et personne ne l'a été".
Certains participants ont bien été priés d'attendre avant de reprendre le volant, mais la police n'a procédé à aucune arrestation judiciaire ou administrative.

Clairement dépassé par les événements, Bert de Jong, voisin plutôt discret depuis plus de 20 ans, s’expose toute de même, ainsi que les autres organisateurs, à de lourdes amendes.