Depuis jeudi soir à Ny (Hotton), une cinquantaine de reconstituteurs ont installé un camp américain pour faire revivre le passage du 517ᵉ PIR (Parachute Infantry Regiment), engagé dans les combats dans la région. Leur objectif : remettre en lumière une unité qu'ils estiment rarement évoquée dans les commémorations.

La soirée débute par la distribution des armes factices, des ordres et des rations. Dans la cour, chaque figurant reçoit son équipement comme l’auraient fait les parachutistes américains avant de repartir en mission. À l’intérieur du camp, les détails comptent : cuisine américaine, lits de campagne, effets personnels… 

« On a essayé de reproduire un environnement fidèle à celui de l’époque. La cuisine, les lits, les effets personnels… tout est recréé pour être au plus près de l’armée américaine de 44 », explique l’un des organisateurs.

Si Ny accueille ce week-end la reconstitution, ce n’est pas un choix anodin. Le secteur a réellement été traversé par le 517ᵉ PIR (Parachute Infantry Regiment) lors de son engagement en décembre 44. Représenter ce moment essentiel permet de redonner une place à un régiment souvent oublié.

« Le premier bataillon du 517ᵉ PIR était dans le secteur de Soy et Hotton. Ny a été un point de passage lorsqu’ils ont dû attaquer Hotton dans la nuit du 22 au 23 décembre 1944 », précise Jean Coviac, responsable de l’événement. « Cette unité n’a pratiquement jamais été mise en avant depuis 80 ans », ajoute-t-il.

Une hiérarchie stricte

La reconstitution repose aussi sur une hiérarchie stricte : sergent, lieutenant, simples soldats. Une structure indispensable pour recréer l'ambiance de la guerre

« Je suis sergent. Je gère un squad d’une dizaine de personnes et je transmets les ordres du lieutenant », explique Nathan Vassé. Pour d’autres, venus de France ou de Slovaquie, cette discipline fait partie intégrante de l’expérience. « Quand chacun tient son rôle dans la chaîne de commandement, on se rapproche vraiment de la réalité de l’époque », estime le Slovaque David Stojaspal.

L’histoire du 517 comporte aussi ses drames. Le 27 décembre 44, plusieurs compagnies du régiment sont touchées par des tirs amis lors de la reprise de Manhay.

« Les compagnies I et H ont été touchées par l’artillerie américaine qui a tiré trop court. Il y a eu de nombreuses victimes », rappelle Loic

En pleine nuit, les reconstituteurs quittent le château en colonne, comme l'ont sans doute fait les parachutistes de 44 avant de rejoindre la ligne de front. Direction Manhay. Un hommage, pour rappeler que ces chemins ont réellement été parcourus par des hommes dont l’histoire reste toujours à transmettre. Pour ne jamais oublier...