Ce 21 novembre, le conseil provincial a été animé par un débat sur le financement des homes de Vivalia. Trois conseillers de la majorité, et par ailleurs bourgmestres, ne veulent plus payer le déficit de ces maisons de repos, alors qu'ils doivent déjà assumer celui des leurs. Assiste-t-on au début d'une fronde plus large?

Ce fut le moment le plus agité de la séance budgétaire provinciale de vendredi. Alors que les assemblées générales et extraordinaires de Vivalia se profilent à l'horizon, trois bourgmestres et conseillers provinciaux sortent du bois: ils en ont marre de payer pour le déficit des homes de Vivalia.

L'ampleur du déficit lié à la création d'un nouveau home dans la commune de Ste Ode semble être la goutte d'eau de trop pour les bourgmestres François Kinard (Les Engagés), Simon Huberty (MR) et Michel Jacquet (MR):

"Actuellement les statuts de Vivalia disent que s'il y a un déficit, les communes doivent intervenir au prorata des personnes issues de leur territoire. Et bien nous souhaitons rajouter une ligne: à l’exception des communes qui ont déjà un home public sur leur territoire".
Michel Jacquet, conseiller MR et bourgmestre d'Erezée

Une position partagée par les bourgmestres d'Aubange et Léglise, Simon Huberty et François Kinard, qui entendent mettre fin à une "iniquité". Entendez, devoir jouer la solidarité provinciale pour les six homes de Vivalia ( dont ceux remis par Florenville à l'intercommunale ) alors que, contrairement à d'autres communes, ils doivent également soutenir la charge financière de leurs propres maisons de repos communales.

Changer les statuts? Pas si simple

La sortie semble étonner la Présidente du Collège provincial, Coralie Bonnet (Les Engagés) et oblige le conseiller et président de Vivalia, Roland Déom (Les Engagés), à faire une mise au point. Il reconnait que la situation financière des homes est préoccupante, au point d'avoir programmé à la demande de la Province un bureau exécutif spécifique sur le sujet, en janvier . Et pour ce qui est de changer les statuts de Vivalia ce ne sera pas aussi simple:

"On va lancer la discussion mais ce ne sera pas à l’AG de décembre, on est déjà hors délai. Et ça suivra les procédures. À titre personnel, cela me semble difficile. Mais on pourra analyser les impacts dès janvier pour l'AG extraordinaire en juin".

"La modification c’est une ligne!" répond Michel Jacquet, "mais lourde de conséquences !" rétorque Roland Déom.

L'ambiance se contracte encore un peu lorsque Élie Deblire fait remarquer que l'intervention communale n'est pas si importante. "Ce n'est pas très fair-play de nous rappeler ces chiffres" répond Simon Huberty.

"Je ne vois pas pourquoi on favoriserait certaines communes et parce qu’on est un petit actionnaire on n'est pas respecté ! Non!" s'énerve Michel Jacquet, évoquant une "question de principe".

Intervient alors François Kinard pour clôturer ce débat qui en appelle d'autres:

"Le but c’est de lancer la réflexion, c’est un problème qui existe depuis un certain temps. J’invite les administrateurs (de Vivalia ndlr) à s’en saisir dès le 4 décembre. Moi, je veux qu’on avance sur le sujet en 2026".

Affaire à suivre, donc.