A partir de ce vendredi la Musée National de la Résistance et des Droits Humains rouvre ses portes au public à Esch-sur-Alzette. Après six ans de travaux, une nouvelle exposition permanente a été dévoilée il y a quelques jours, dans un lieu agrandi et réaménagé.

Derrière la façade de son prédécesseur, qui datait de 1956, un tout nouveau musée national de la Résistance et des Droits Humains vient d’éclore à Esch-sur-Alzette. Dix ans après la décision politique et six ans après le début des travaux.

Outre l’intérêt historique de l'exposition, le phénomène de nazification d’une partie de la société des pays conquis est démonté et replacé chronologiquement. Pas à pas, les libertés s’étiolent, disparaissent et toute opposition est combattue ou anéantie. Handicapés, Roms, Juifs, homosexuels, communistes, tous sont visés par l’extermination…

"Tout le monde pense peut-être qu'il peut être résistant, mais c'est lié à des choix. Toute l'exposition travaille sur ce que l'individu peut faire dans le contexte qu'il y a autour de lui" Nathalie Jacoby, scénographe, bureau Njoy

Quelle est l’étape à partir de laquelle on décide de collaborer ou de résister ? Probablement différente pour chacun. Mais on peut déceler des réactions universelles dans leur généralité.

"Une police secrète ne travaille pas très différemment aujourd'hui, pareil pour les réactions : soit je collabore, soit je résiste" Franck Schroeder, directeur du Musée

Un musée d’histoire mais essentiel pour comprendre aussi notre quotidien car, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les démocraties occidentales n’ont jamais été aussi faibles face à la remontée des fascismes.Toute l’exposition permanente a été installée sur deux étages d’un bâtiment perpendiculaire à l’ancien musée et acquis par la municipalité. La façade latérale, rue de l’Alzette, a été entièrement modifiée, sombre et déstructurée.

Ce musée ouvrira au public ce vendredi 1er mars. L’ensemble de la rénovation/extension a coûté 12 millions et demi d’euros dont 5 à charge de la ville et près de 3 pour l’œuvre nationale de secours Grande Duchesse Charlotte. L’entièreté de l’exposition est trilingue et l’entrée ne coûte que 5 euros.