Quel est l'impact du réseau routier sur la faune ? Dans quelle mesure les routes entravent la circulation des animaux? C'est ce que tente de comprendre l'Université de Liège. Une étudiante d'Agro-bio tech à Gembloux a débuté cette étude fin mars en placant des caméras pièges dans le Parc national de la Vallée de la Semois.

Avec près de 5km de routes par km carré, le réseau routier belge est l'un des plus denses d'Europe. Pour mesurer l'impact de ces infrastructures sur la faune, l'Agro-bio tech de Gembloux a placé un réseau de 15 caméras pièges sur le territoire du Parc national de la Vallée de la Semois

“Les caméras sont relevées toutes les deux semaines”, confie Cécile Lesire du parc national. “L’objectif c’est dé vérifier que tout est en ordre et venir récupérer les images de faune qui ont été capturées pour les sécuriser”.  

Ces caméras sont positionnées à des endroits stratégiques, près de ponts ou de passerelles. Une étude ciblée sur ces ouvrages, non dédiés à la faune, c'est une première en Wallonie. Ils entravent pourtant la connectivité entre les massifs forestiers. 

“Cela fragilise les populations d’espèces animales”, explique Axel Bourdouxhe, assistant de recherche à Gembloux Agro-bio tech. “Elles ne peuvent plus réaliser de manière optimale leur cycle de vie: se reproduire, trouver à manger… Cela a des impacts sur la probabilité de survie de certaines populations à long terme. Avec d’autres problèmes qui peuvent survenir telle que la consanguinité qui peut augmenter dans certains patchs forestiers isolés”. 

Le parc national : un territoire d'étude idéal 

Le territoire du parc national de la Vallée de la Semois n'a pas été choisi par hasard. D'autres études sur la connectivité paysagère y ont déjà été menées, dans le cadre notamment du retour du Lynx. 

“Le lynx est une espèce parapluie”, développe Cécile Lessire, “Il représente donc toute la faune forestière qui a besoin de larges territoires comme le chat forestier par exemple. Faciliter les déplacements du lynx va nous permettre de travailler à l’amélioration des populations de l’ensemble de la faune sur notre territoire”.  

La récolte des données aura lieu jusqu'au mois de décembre, elles seront ensuite confrontées à une analyse plus détaillée de la mortalité routière de la faune. En vue d'apporter des solutions aux points noirs, identifiés sur le territoire.