Le délégué général aux droits de l'enfant se sont présentés ce mercredi au centre fermé IPPJ à Saint-Hubert. Après les violentes altercations du week-end, faisant plusieurs blessés, le calme est revenu. Mais les problèmes de fond subsistent.
Les tensions sont-elle retombées derrière les grilles de l’IPPJ de Saint-Hubert ?
Au sortir de trois heures d’échanges, le délégué général au droit de l’enfant Solayman Laqdim se veut rassurant.
"J'ai le sentiment que c'est un peu apaisé. Mais c'était important pour moi d'être ici, pour entendre les jeunes et leur assurer que leurs droits doivent être respectés, mais aussi pour entende le comité de pilotage mis en place, avec la direction"
Solayman Laqdim, Délégué général au droit de l’enfant
Comme les cinq autres centres IPPJ francophones, celui de Saint-Hubert est contrôlé environ deux fois par mois par des membres de la commission de surveillance.
Des experts qui, depuis plusieurs mois alertent sur les conditions d’encadrement et sur "le climat de violence institutionnelle" qui s’est installé au fil du temps.
"On parle de violences physiques, de violences psychologiques. On parle de mises à l'isolement abusives. Toute une série de compilations abusives auxquelles il faut mettre fin"
Solayman Laqdim, Délégué général au droit de l’enfant
Selon le délégué, l’infrastructure en elle-même prévue au départ pour du carcéral, n’est pas adaptée au projet d’accompagnement pour jeunes.
Et s’il reconnait que le manque de personnel contribue à l’ambiance délétère, il rejette les arguments avancés ce week-end par les syndicats selon lesquels les moyens légaux dont ils disposent ne leur permettraient pas d’exercer leur autorité sur les jeunes.
"Je ne partage pas cette opinion. Mais ce qui est vrai, c'est que la durée de placement à l'IPPJ est normalement de trente jours, mais la plupart des jeunes sont ici depuis bien plus longtemps. Certains sont ici depuis quatre ou cinq mois, et ça ne va pas. Le projet pédagogique de l'institution n'a pas été pensé pour travailler sur du long termes, mais bien sur du court termes. C'est un problème structurel sur lequel il faut agir"
Solayman Laqdim, Délégué général au droit de l’enfant
Le retour à un climat plus apaisé passera aussi par la mise en place de formations pour le personnel et le suivi d’un comité d’accompagnement extérieur, insiste encore le délégué général aux droits de l’enfant.