En écho aux graves incidents intervenus durant ce week-end à l'IPPJ de Saint-Hubert, faisant plusieurs blessés, le délégué général aux droits de l'enfant Solayman Laqdim dénonce la "dynamique négative à l'oeuvre depuis longtemps au sein de l'établissement" et en appelle à des mesures urgentes.
Ce lundi, le délégué général aux droits de l’enfant a réagi aux incidents qui se sont déroulés ce week-end au sein de l'établissement IPPJ à Saint-Hubert. Outre le soutien marqué envers les membres du personnel, à l'égard desquels "la violence est inacceptable", Solayman Laqdim précise que celles-ci "ne peuvent toutefois être comprises qu’en lien avec un climat de tension et de dysfonctionnements structurels dénoncés depuis de nombreux mois par notre institution."
Des alertes répétées et concordantes
Le Délégué général a fait part, rappelle-t-il, "à plusieurs reprises, de vives inquiétudes quant à la prise en charge des mineurs en conflit avec la loi au sein de l’IPPJ de Saint-Hubert. Des signaux concordants – provenant des jeunes eux-mêmes, de leurs familles, de professionnels de terrain, de la Commission de recours (CdR) et de la Commission de surveillance (CdS) – décrivent une dégradation profonde de l’accompagnement psycho-éducatif et l’installation d’un véritable climat de violence institutionnelle."
Des pratiques contraires au cadre légal
Toujours selon les délégué général : "plusieurs décisions de la Commission de recours ont déjà constaté le caractère illégal de certaines restrictions de liberté : mesures d’isolement non motivées, prolongées au-delà des délais légaux, ou encore enfermement prolongé en chambre sous couvert de "prise en charge pédagogique individuelle". Ces pratiques portent atteinte aux droits les plus élémentaires des jeunes privés de liberté et mettent à mal le modèle protectionnel qui fonde l’existence même des IPPJ."
Agir sans délai pour rétablir un cadre éducatif stable
Face à cette situation, le Délégué général appelle "à analyser en profondeur les causes de ces dysfonctionnements et à agir sans délai pour y mettre fin".
Le Délégué général réitère également "sa recommandation d’organiser un service minimum en cas de grève et d’envisager une mutualisation des ressources humaines entre l’IPPJ de Saint-Hubert et le Centre communautaire pour mineurs dessaisis (CCMD), afin de ne plus faire peser les conflits sociaux sur les droits des jeunes."
Enfin, le Délégué général demande que "le rôle des éducateurs soit renforcé et que les travailleurs dont les pratiques sont incompatibles avec le cadre légal et la philosophie du modèle protectionnel soient écartés de manière définitive. Les institutions publiques de protection de la jeunesse ne peuvent en aucun cas devenir des lieux de violence et d’enfermement prolongé ; elles doivent rester des lieux où l’on accompagne les jeunes vers la réparation, la responsabilisation et la réinsertion.