Quels sont les bons gestes à avoir pour éviter d'être harcelé(e) ? C'est ce que des jeunes ont appris dernièrement à Tillet. Pascale Arnould, une habitante de la commune de Sainte-Ode, conseillère technique en gestion des conflits agressifs à l'UCL, organise régulièrement des journées de prévention du harcèlement.
Un programme complet
Pour Pascale Arnould, il est important de prendre en compte plusieurs aspects pour mettre toutes les chances de son côté. . La spécialiste explique : " lors du stage pour adolescents organisé aujourd'hui, nous allons aborder différentes facettes du harcèlement. Tout d'abord, les agresseurs sélectionnent certains types de profils . On apprend donc à décrypter les mécanismes de l'agression. Par exemple on voit comment conserver ou reprendre le contrôle en tant que victime ou future victime. On analyse aussi les gestes à ne pas avoir : attitudes, postures, comportements et réactions qui influencent le passage à l'acte des personnes malveillantes. On explore aussi les techniques de protection. Par exemple, on découvre comment désamorcer une attaque verbale. ". Et de confier : " On réalise aussi beaucoup d'exercices pratiques, des jeux de rôle variés et ludiques et on les utilise en situation réelle ". Enfin, il y a des échanges d'expériences entre les stagiaires et des réponses concrètes de la coach à des situations vécues : on apprend les techniques de dégagement mais aussi la nécessité de dire NON en posant des limites claires par la voix et le langage du corps"
Harcèlement à l'école
Pascale Arnould connaît particulièrement bien le problème en milieu scolaire. Pour elle, l'agresseur ne doit en aucun cas rester impuni : " il faut apprendre aux enfants à oser dénoncer et ça c'est très difficile car souvent ils ont peur des représailles donc ils ne disent rien. En réalité, les parents ont aussi le rôle de sentir quand un enfant va mal, de leur faire verbaliser ce qui se passe sans être catastrophés. en fait, les enfants prennnent soin de leurs parents et s' ils voient qu'ils sont catastrophés, ils n'oseront pas pas parler. Et d'ajouter : " Il y aussi ceux et celles qui travaillent au sein de l'établissement scolaire. N'importe qui doit pouvoir être à l'écoute." La diplômée en psychologie de la négociation regrette également qu'aucun budget ne soit dégagé comme c'est le cas en France : " à l'instar des formations en secourisme, des budgets sont dégagés par les politiciens pour rencontrer un maximum d'élèves".
Le témoignage de Célia
Célia Theys, 13 ans, livre un témoignage courageux de l'enfer qu'elle a vécu à l'école, en primaire et en secondaire. Les larmes aux yeux, elle confie : "ils disaient des paroles sur moi qui m'ont fait souffrir. Ils envoyaient aussi des photos de moi sur le groupe de classe par exemple. Maintenant ils ont arrêté. C'est vraiment des gens mauvais qui cherchent juste à se moquer des autres et prennent du plaisir. Déjà physiquement ça fait mal mais verbalement c'est horrible. Ca reste au fond de nous puis on en arrive à se mutiler"
Qui est Pascale Arnould ?
Pascale Arnould a plusieurs cordes à son arc. Elle est notamment conseillère technique en en gestion des conflits à l'UCL, spécialiste en communication verbale et non verbale ou encore monitrice de sport de combat. Elle organise, depuis 35 ans ces journées de formation pour les adolescents mais aussi pour les adultes. L'organisatrice explique : " je donne aussi des cours aux policiers, , agents de sécurité, infirmières, etc . Par ailleurs, je m'attelle à sensibiliser des éducateurs ou les directeurs d'école. Enfin, je reçois également monsieur et madame tout le monde pour pour prévenir de potentielles agressions en rue notamment. Dans ce cas, les élèves apprennent à se défendre physiquement en plus. Et de poursuivre :" Enfin, parfois, avec les jeunes, on travaille avec des chevaux ou des ânes. Avec l'animal, on doit avoir confiance en soi, sinon il le sent", conclut elle
Pour obtenir des renseignements sur les formations données par Pascale Arnould : téléphoner au 0479/062486 ou via le lien https://www.natureetmouvement.be/
Numéro gratuit : Non au harcèlement : 3020 (pour victimes et témoins)