Même en chaise roulante, on peut passer son permis de conduire. C'est le message d'espoir et de détermination que souhaite faire passer Lauanna. À 21 ans, cette jeune fille de Chenois suit des cours d'auto-école grâce à une monitrice motivée et une voiture adaptée.

 Á 21 ans, Lauanna se prépare à passer son permis de conduire malgré une malformation de naissance qui l'a privée de l'usage de ses jambes. C'est son papa, Serge Habaru, ancien chauffeur routier, qui l'a persuadée à repousser ses limites :

" Ma fille était un peu réticente, elle me disait "mon invalidité. Cela va poser problème". J'ai dit non. Tout est possible. Il y a une association en Wallonie, le DAC, avec laquelle on va faire toutes les démarches et on va y arriver. On va faire tout ce qui est possible pour que tu aies ton permis, comme tout le monde".

Motivée par son père et sa monitrice d'auto-école, Launna a déjà réalisé 18 heures d'apprentissage à la conduite sur les 30 heures du cursus. La semaine prochaine, elle passera l''épreuve finale avec la ferme intention de prouver à tout le monde que l'on peut dépasser son handicap.

"Juste pour montrer que pour les personnes comme moi, c'est accessible. C'est possible, tout simplement" Lauanna, 21 ans.

Pour y parvenir, Lauanna a pu compter sur l'aide d'un service de l'Agence wallonne pour la sécurité routière, le DAC (département d'aide à la conduite). Ce service public a mis à disposition un véhicule adapté (unique en région wallonne) qui permet à Louanna de suivre les cours d'auto-école que lui dispense Sandrine Heriot, monitrice chez Pro Conduite.

"Comme Lauanna n'a pas du tout l'usage de ses jambes, tout est adapté au niveau du volant. Ici, on a une commande qui remplace le frein au niveau des mains et de l'autre côté, sur sa main gauche, elle a l'accélérateur et l'action des clignotants. Je trouve ça magnifique que l'on puisse donner la possibilité d'apprendre à conduire à des personnes comme Lauanna. De prouver que c'est possible, notamment grâce aux nouvelles technologies"

Un véritable travail d'équipe

Mais au-delà des aspects techniques, c'est une véritable relation de confiance qu'a tissé Sandrine avec sa jeune apprenante. 

"Il faut vraiment que ce soit basé sur la confiance. Lauanna, elle a besoin d'être réconfortée donc il faut que je sorte un petit peu de mon carcan professionnel et que je rentre dans un système un peu différent.

Donc j'opte pour une pédagogie un peu différente, plus personnelle, plus adaptée, et je travaille beaucoup sur la motivation et la confiance. C'est ça, il faut qu'on y croie toutes les deux, sinon ça ne peut pas marcher".

Un véritable travail d'équipe. Avec le soutien de son papa et de Sandrine, Lauanna est prête à affronter l'épreuve certificative d'ici une dizaine de jours.

Frédéric Feller