Economie

Le Schiste de Martelange fait renaître les anciennes ardoisières

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 Publié le vendredi 08 décembre 2023 à 17:33 - Mis à jour le vendredi 08 décembre 2023 à 20:35    Martelange

Vingt-cinq ans après leur fermeture, l'architecte Jacques Windeshausen a relancé l'activité sur le site des anciennes ardoisières Donner à Martelange. La société "Schiste de Martelange" y exploite l'ancien terril, conditionne des dalles et pierres de parement, et a mis à l'étude le potentiel énergétique de son sous-sol.


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Après vingt-cinq ans de silence, les coups de marteau et de burin résonnent à nouveau dans les ardoisières de Martelange. Les gisements d'ardoises pour toitures qui ont fait la renommée de la région ne sont évidement plus exploitables. Ce sont en revanche les restes, tous les déchets laissés sur place qui entrent  aujourd'hui dans la filière du bâtiment. 

"Le Schiste de Martelange"

L’histoire de cette relance improbable est l’oeuvre de l’architecte bastognard Jacques Windeshausen. L’idée remonte à quatre ans et à la construction d'immeubles d’appartements en bordure de Nationale 4,  dans le prolongement de la carrière.

"Lors du terrassement, nous nous sommes aperçus que nous n'étions pas sur de la terre,
mais bien sur des restes de schistes de l'ancienne exploitation,
qui avaient été empilés là sur ce que l'on appelait le Tipp".

Entassées durant un siècle sur une hauteur de 7 à 10 mètres, abandonnés comme des déchets inutilisables, les pierres de schistes ont depuis lors retrouvé une seconde vie,  et une valeur économique comme dalles de jardins et pierres de parements, vendues en vrac, brutes ou taillées, porteuses de la réputation des célèbres ardoises de Martelange. 

"La dureté du schiste de cette région permet de couper la pierre, net, sans l'effriter. En parement, on fait ainsi ressortir la couleur grise et unie de la pierre"

Les volumes disponibles sont évalués à quelque 100.000 tonnes. La société "Schiste de Martelange" va ainsi exploiter l’ancien terril et le passer au crible pendant six à sept ans. "Une partie à la sortie peut déjà être commercialisée en vrac. L'autre va être retravaillée. Une partie passera même dans une bétonnière pour les arrondir".

Des paillettes de schiste en sac de 20kg

A côté des grands volumes en big-bag vendus sur place ou via les marchands de matériaux,  la société martelangeoise vient de lancer cet autre conditionnement, en sacs de 20kg, bientôt disponibles en jardineries. 

"En sac de 20kg, on peut  transporter les paillettes de schiste facilement, déposer le sac à l'endroit voulu et le découper sur trois côtés, pour l'étendre et répartir le schiste.
Le sac en toile de jute fait alors office de geotextile"

Sophie Windeshausen, responsable commerciale

Les galeries comme futurs réservoirs à géothermie

Mais la renaissance du site ne s'arrête pas là.
L’architecte a déjà en tête les plans de rénovation de l'ancien atelier en ruine, où seront restaurées les anciennes machines, témoins du passé.
Avant d’ouvrir les portes de l’entrée historique de l'exploitation, déblayée et remise au jour jour, pour plonger dans les galeries des anciennes ardoisières et y puiser son trésor jusqu’ici insoupçonné : des immenses volumes d’eau, capables de stocker et rendre de l’énergie thermique.
Le sous-sol martelangeois n’avait pas fini d’offrir tout son potentiel.


Christophe Thiry