A Moircy, dans la commune de Libramont, de nombreux habitants sont confrontés, depuis plusieurs années, à une impressionnante invasion de mouches. On pourrait en sourire si le nombre de mouches n'affectait pas leur quotidien, mais c'est manifestement le cas...

Vous reprendrez bien un morceau de tarte ? Voilà une phrase anodine qu’on n’entend plus guère à Moircy, dans la commune de Libramont car depuis quelques années, au printemps et en été, certaines habitations son infestées de mouches.

Et il y a franchement de quoi « péter une case », car c'est la quatrième année consécutive que le phénomène se répète, comme l'explique Julien Cornet, un habitant du village.

Les villageois concernés ont entamé plusieurs démarches, notamment auprès de la commune, qui, dans un courrier parle de mouches de grenier alors qu’un entomologiste de Gembloux, le Dr Rudy Caparros, a clairement identifié sur des échantillons la mouche domestique, musca domestica, qu’il précise pouvoir être vecteur de bactéries et champignons contaminants et potentiellement pathogènes.

Cette musca domestica se nourrit essentiellement de matières en décomposition et d'excréments d'animaux mais aussi d'aliments laissés à sa portée, qu'elle peut souiller.

Les riverains sont très prudents et ne veulent pas accuser sans preuve, mais il y a, à proximité immédiate des habitations les plus touchées, un double poulailler… Toutefois, ce poulailler est régulièrement traité contre les larves de mouches, nous dit-on.

Une récente réunion avec la commune a débouché sur le lancement d’une étude plus poussée dirigée par le Pr Rudy Caparros, entomologiste de Gembloux, et réalisée actuellement par une étudiante en deuxième master bio-ingénieur dans le cadre de son mémoire.

Cette étudiante, nous l'avons rencontrée ce vendredi après-midi, alors qu'elle relevait pour la dernière fois ses dix pièges à mouches répartis dans le village de Moircy. Avec les comptages qu'elle opère depuis début mai, elle va tenter de cerner la "zone d'émergeance", celle d'où sortent les mouches après l'hiver. Ensuite, Léa Doetsch tentera de définir la "zone de reproduction", là où se trouve la plus forte concentration durant l'invasion. Tout cela fait partie du mémoire qu'elle est occupée à réaliser avec son promoteur.

Au niveau de la lutte contre ces invasions à répétition, une piste actuellement explorée par la mémorante et son professeur serait d'introduire un champignon parasite de cette mouche et capable de la tuer. Ce champignon est naturellement présent dans certaines populations de mouches domestiques. Cela ne permettra pas d'éradiquer toutes les mouches mais pourrait en diminuer la population.

Plusieurs témoignages font état d'observations similaires à Bras et Freux, deux autres villages de l'entité de Libramont, proches de Moircy.

Face à une situation qui ne peut plus durer, les riverains se sont réunis jeudi soir pour mandater un avocat, Me Kauten d'Arlon. Une action va donc être entreprise sur base de troubles de voisinage. Reste à identifier la source...

David Pierson