L'annulation des événements de l'été risque de fortement toucher les brasseries locales. Cette décision du gouvernement s'ajoute aux nombreuses difficultés que connait le secteur brassicole depuis le début de la crise sanitaire.

Une étude du Collège des Producteurs démontre en effet que 1/3 des brasseurs locaux sont pour l'instant à l'arrêt et connaissent une baisse de leurs ventes allant de 60 à 90%. De nombreux stocks sont également sur les bras des brasseurs qui espèrent pouvoir en écouler une partie via des ventes à la brasserie ou en livraison.

Dans notre province, les brasseries de Rulles, d'Arlon, de Metzert, des Tchêts (Libramont), de l'Atrium (Marche) et d'Oster (Manhay) fonctionne via ces systèmes de vente. Mais cela ne permet pas d'amortir le lourd manque à gagner issu de la fermeture de l'Horeca et de l'annulation des festivités estivales. 

Autre problème : celui des cautions. Certaines brasseries, comme celle de Rulles, ont plusieurs milliers d'euros de vidanges cautionnées chez leurs clients. "En temps normal, les fûts et casiers reviennent vides et repartent remplis, explique Grégory Verheslt, brasseur à Rulles. Dans le cas présent, les clients manquent de liquidité comptent sur la caution de leur vidanges. Pour nous, cela représente une somme conséquente à puiser de notre trésorerie."

Le secteur brassicole demande plus de clarté de la part des autorités en ce qui concerne les événements estivaux. Les brasseurs espèrent aussi pouvoir reprendre une activité "normale" au plus vite avec la réouverture de l'Horeca. L'incertitude règne en effet encore dans le milieu qui déplore également des problèmes de personnel et compte sur la clientèle locale pour garder la tête hors de l'eau.