La commune de Marche-en-Famenne vient de placer son 23ème radar préventif. Elle intensifie de la sorte sa politique en matière de sécurité routière et rend publiques ses analyses du trafic urbain.

"La première question qui ressort des courriers ou qui est avancée lors des rencontres, c'est la sécurité le long des routes", avance le bourgmestre de Marche-en-Famenne André Bouchat. "Raison pour laquelle nous avons investi dans ce matériel. Mais surtout, que nous voulons travailler de concert avec la population."

Placés sur des axes accidentogènes, ces 23 radars préventifs viennent compléter la vision globale de la mobilité sur la commune. Car ces radars sont aussi des analyseurs de trafic, tout comme le boitier acquis par la ville l'an dernier et placé ça et là, selon les besoins, selon les demandes. Radars préventifs et boîtier analyseur compilent ainsi toute une série des données statistiques, comme la densité de circulation, les vitesses moyennes et vitesses de pointe, et fournissent une base de travail pour adapter des mesures de sécurité. "Nous avons jusqu'à présent analysé 22 rues, et objectivé la situation entre le ressenti des riverains et les vitesses pratiquées. Nous sommes déjà intervenus sur certaines rues, comme à la chaussée de Marenne, et allons intervenir rapidement sur d'autres, comme à la rue Noël 44 à Verdenne ou à la rue Saumont et Espinthe à Aye", détaille Nicolas Grégoire, échevin de la mobilité. 

Chaussée de Marenne : de 86 km/h à 42 km/h

Ces mesures prennent plusieurs formes : des pistes cyclables, des trottoirs, des parkings sur voirie,  des marquages au sol, des plateaux surélevés  ou des rétrécissements… L'exemple le plus emblématique se situe à la Chaussée de Marenne. "En septembre 2021, plus de soixante pourcents des véhicules étaient en infraction. Les nouvelles analyses de février dernier montrent que les infractions ont diminué de moitié, grâce aux aménagements", se félicite Nicolas Grégoire.Mieux même, alors que la limitation y a été réduite de 70 à 50km/h, la vitesse en-dessous de laquelle roulent désormais, quatre automobilistes sur cinq est passée de 86 km/h à 42 km/h !

Ces chiffres, tout un chacun peut aisément les retrouver sur le site internet de la commune, qui reprend aussi tous les emplacements des radars, préventifs et répressifs… Des répressifs, la commune en a installé deux, à Marloie et à On. Elle était même prête à en acheter d’autres, à placer sur des voiries régionales accidentogènes, "malheureusement ça nous a été refusé par la région wallonne, regrette André Bouchat. Refusé, au motif que le parquet n'a pas le temps de poursuivre les infractions, et que ça pourrait les banaliser..."

13 radars répressifs sur la zone de police Famenne-Ardenne

Au-delà de la ville marchoise, la police Famenne-Ardenne continue elle-aussi le déploiement de radars sur sa zone. Sur un an, elle a installé treize radars répressifs, actifs en alternance, et deux radars tronçons permanents, entre Marche et Hotton et à hauteur de Rendeux. "Ces deux radars tronçons fonctionnent 24/24h, 7/7j" prévient le commissaire Didier Lambert, directeur des opérations sur la zone. "Ce système de mesure sur une distance évite à certains automobilistes de réaccélérer juste après le radar fixe".   Alors pourquoi ne pas généraliser ? "C'est une question de budget. Le coût d'installation est plus élevé. Mais il y a surtout le coût de traitement des infractions."Et on en revient au manque de moyens et d’effectifs au niveau des parquets... Une situation qui devrait s’améliorer avec la création du parquet fédéral de la sécurité routière.

Voici les emplacements des radars répressifs sur la zone Famenne-Ardenne :

Christophe Thiry