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Urgences au rouge à Bastogne et Libramont : l’AVIQ et le SPF Santé publique réclament un plan de sortie de crise à Vivalia

Urgences au rouge à Bastogne et Libramont : l’AVIQ et le SPF Santé publique réclament un plan de sortie de crise à Vivalia
 Publié le jeudi 28 mars 2024 à 10:16 - Mis à jour le jeudi 28 mars 2024 à 10:26    Bastogne

Interpellées par la récurrence des difficultés aux urgences de Bastogne et Libramont, l’AVIQ et le SPF Santé publique ont écrit à Vivalia.
Les deux organes de contrôle wallon et fédéral attendent, au-delà des promesses faites, un plan de sortie de crise.


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Vivalia n’est pas le seul gestionnaire d’hôpitaux à rencontrer des difficultés de recrutement de médecins ou infirmiers. Elle n’est pas non plus la seule institution à devoir  fermer momentanément un service d’urgences, “à le mettre au rouge” comme dit dans le jargon.
Pour preuve, pas plus tard que le 3 mars dernier, le CHU de Dinant (UCL) s’est vu contraint de garder portes closes, par manque de personnel. A Marche-en-Famenne, on garde encore en mémoire ce conflit salarial qui avait poussé les médecins urgentistes de l’IFAC à réduire leurs prestations et heures supplémentaires au point de devoir fermer le service plusieurs journées durant, au début de l’été 2021.

Si les tensions se sont depuis lors apaisées du côté de l’IFAC, les difficultés restent pesantes sur Bastogne, avec des répercussions sur Libramont (depuis la fusion Bastogne-CHA en juillet 2021, les équipes sont amenées à collaborer sur les deux sites).
La situation n’est pas neuve. La question fait partie des priorités quotidiennes des gestionnaires de Vivalia.  Elle revient  aussi lors des réunions que tiennent régulièrement l’AVIQ, le SPF Santé publique et l'intercommunale.

Besoin d’une solution pérenne

Ce qui est neuf en revanche, c’est que les deux organismes de contrôle, wallon et fédéral, ont officiellement écrit à Vivalia pour lui réclamer un plan de sortie de crise.
Le courrier remonte à une dizaine de jours, nous confirme-t-on. 

“Les gestionnaires de Vivalia font tout leur possible pour assurer un service de qualité, mais la situation est compliquée sur Bastogne, avec des conséquences sur Libramont. Il faut trouver une solution pérenne. Mais c’est au gestionnaire de faire des choix, nous confie-t-on à bonnes sources.

Faire des choix

Maintenir un service d’urgences, opérationnel à 100% du temps, à Bastogne, est complexe.
A la difficulté partagée par d’autres établissements d’attirer des urgentistes et du personnel infirmier, s'ajoute sur Bastogne une faible activité du service, “deux ou trois appels par nuit”, et un environnement de travail “désuet et inadapté” qui ne pousse pas au recrutement.

En 2022 déjà, le directeur général aux affaires médicales de l’époque, Pascal Pierre, avait défendu devant le conseil d’administration de Vivalia, “un plan de gestion des difficultés” rencontrées par Vivalia.
Le document suggérait pour les urgences de Bastogne la transformation du SMUR en PIT.
La formule mise en place à Virton depuis quelques années permet de libérer un médecin urgentiste, remplacé dans un PIT, par un infirmier et un ambulancier, ayant tout deux la spécialisation urgentiste.
D’autres  interlocuteurs vont plus loin et suggèrent le remplacement du SUS, le service d’urgences de l’hôpital Sainte-Thérèse en tant que tel, par un PPCU, un service de première prise en charge capable de dispenser les premiers secours avant un transfert éventuel vers d’autres sites aigus.

La question des urgences est extrêmement sensible.
Et bien que l’AVIQ et le SPF Santé publique jugent la situation préoccupante sur Bastogne, surtout, et Libramont, dans une moindre mesure, les deux organismes de contrôle n’ont pas imposé de délai, ni de date butoir.
Histoire, on l’imagine, de ne pas rajouter aux difficultés organisationnelles, des tensions d’ordre politique… en cette période pré-électorale.  

 


Christophe Thiry