Les enseignants étaient en grève ce lundi 10 novembre. En province de Luxembourg, diverses actions ont été menées aux quatre coins de la province pour protester contre les réformes qui s'enchaînent à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Une chaîne humaine à Athus reliant le quartier de la gare à la commune.  C'est l'une des images phares de la mobilisation des enseignants en Luxembourg ce lundi. Mais dès 7h30 ce matin, des piquets filtrants ont été installés aux abords des écoles des quatre coins de la province, à Virton notamment. 

“Les mesures du gouvernement s’enchaînent”, déplore  Pascal Anselme, professeur de cours technique informatique à Pierrard. “L’an passé, elles concernaient l’enseignement qualifiant. Aujourd’hui, on est de nouveau touchés avec l’augmentation de 10 % des heures à prester. Où cela va-t-il s’arrêter ? Certains pensent que deux heures supplémentaires, ce n’est rien. Mais ils oublient les temps de préparation, de correction… Et puis l’impact que cela aura sur l’emploi. Ici, à Pierrard, on pourrait avoir trois équivalents temps plein en moins. A l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ça va faire du monde”. 

Devant le bâtiment de la Haute école Robert Schuman, des enseignants en profitent pour interpeller leurs futurs collègues, dont l'avenir est en péril.  

Le climat social fait que les étudiants ne veulent plus devenir enseignants”, constate Cécily Champion, directrice de la HERS Virton. “Ils ne savent pas s’ils auront une place en sortant, s’ils devront travailler dans quatre ou cinq écoles, s’ils auront une classe de taille raisonnable ou s’ils devront composer avec des bouts de ficelle…”. 

“Je me destine à enseigner le français ou les langues étrangères” renchérit Inès Duquerois, étudiante à la HERS. “Pour le moment, c’est encore possible de trouver du travail au vu de la pénurie. Mais je m’inquiète pour le futur, d’autant plus avec les 2 heures de plus à prester pour les enseignants”. 

"L'enseignement est un investissement, pas une dépense"

Les enseignants déplorent que le gouvernement voit l'enseignement comme une dépense et non un investissement. Autre point de crispation à s'ajouter à leurs nombreux griefs: l’augmentation du minerval à 1200 euros dans l’enseignement supérieur. 

De nombreux jeunes m’interpellent parce qu’ils ne sont “pas assez pauvres” pour bénéficier d’une bourse. Mais leurs parents ne gagnent pas suffisamment pour leur payer des études”, explique Sarah Palombo, représentante des Jeunes CSC. "Résultat: les étudiants sont contraints de travailler pour payer leur cursus, voire doivent tout simplement y renoncer”. 

Dans les rangs des enseignants, la colère ne désemplit pas. Les syndicats les appellent déjà à rejoindre le mouvement de grève nationale des 24, 25 et 26 novembre prochain.