Ce vendredi 22 novembre, les syndicats des médias de proximité avaient rendez-vous avec la ministre Jacqueline Galant. Double déception : la ministre n’était pas là et la réforme a été examinée en 2e lecture au gouvernement.
Tenu à l’écart des négociations depuis l’annonce du projet de réforme des médias de proximité, le personnel et les organisations syndicales ont finalement décroché un rendez-vous ce matin au cabinet de la ministre Galant. Plusieurs membres du personnel avaient également fait le déplacement.
Dès le départ, les représentants syndicaux rappellent leur objectif : être rencontrés.
« Depuis le début de la mise en place de cette réforme, les représentants des travailleurs n’ont absolument pas été concertés », souligne Sabrina Gervasi, secrétaire régionale Setca Centre.
Ils souhaitaient avant tout apporter leur point de vue et obtenir des informations sur « le fond de cette réforme, qui pour nous est imbuvable ».
Deux surprises majeures : l’absence de la ministre et une nouvelle évolution du dossier
À leur arrivée, la délégation découvre deux surprises de taille : l’absence de la ministre et l’annonce d’une nouvelle évolution dans le dossier. Une situation qui passe mal.
« On nous avait annoncé que la ministre serait là. On était très étonnés qu’elle ne soit pas là », explique Vinciane Convens, secrétaire nationale CNE - socio-culturel.
Elle pointe également le calendrier : « C’est le jour même de la deuxième lecture que nous sommes finalement reçus. Il y a déjà eu un passage en première lecture, et le jour du passage en deuxième lecture, nous sommes reçus sans avoir la chance de rencontrer la ministre. Nous le regrettons. »
Peu de réponses concrètes
Les représentants syndicaux étaient venus avec beaucoup de questions, mais ils affirment être repartis avec très peu de réponses concrètes.
« On n’est pas satisfaits du tout », réagit Sabrina Gervasi. « On nous explique qu’il ne s’agit pas vraiment d’une mesure économique. Certes, il y aura des économies, mais ce n’est pas le fond. Pour nous, on ressort d’ici en se disant que plus que jamais, c’est une réforme idéologique. On ne comprend pas aujourd’hui la plus-value de sa mise en place. »
Même constat du côté de Vinciane Convens : « La raison même de la réforme n’est toujours pas claire. On avait besoin d’éléments factuels sur lesquels le cabinet se serait basé pour dire que cette réforme est nécessaire. Toujours rien à ce jour. »
Une pression citoyenne bien présente
Ces dernières semaines, des rapports d’experts – dont celui du CSA – ont été publiés sur ce projet de réforme. Parallèlement, des rassemblements citoyens d’ampleur ont touché plusieurs régions, des mobilisations que le cabinet semble avoir du mal à reconnaître.
« Je pense que c’est difficile pour eux de l’admettre. On a vu que la ministre faisait preuve d’un peu de mépris à l’égard de ces événements », regrettent les organisations syndicales. « Des mobilisations de cette ampleur, c’est vraiment important de le souligner. La pression est ressentie par le cabinet et il faut continuer à la maintenir. »
Elles rappellent l’attachement du public :
« Les citoyens tiennent à leur télévision et l’ont prouvé. Ils savent que ce n’est pas une réforme qui va les rendre populaires, qu’ils risquent de perdre des électeurs, mais ils en prennent le risque. »
Des échéances cruciales à venir
La pression reste de mise et les prochaines étapes seront déterminantes. Les travailleurs attendent à présent un calendrier concret.
« On attend maintenant des nouvelles pour le calendrier. Si on ne reçoit rien, les travailleurs seront prêts à se mobiliser pour être sûrs qu’il soit respecté », conclut la délégation syndicale.
Un reportage de nos confrères d'Antenne Centre, Manuela Pintus et Nicolas Elet , à revoir ici.