La province de Luxembourg compte près de 300 000 bovins dans les secteurs viandeux et laitier, pour 98 vétérinaires seulement. La densité moyenne de vétérinaires est estimée à 4 pour 10 000 bovins, des chiffres inquiétants pour le secteur qui définit la situation comme urgente.
A l'initiative de la Députée provinciale en charge de l'agriculture, Coralie Bonnet, plusieurs acteurs se sont réunis autour de la table en janvier dernier pour constituer un groupe de travail. Celui-ci est composé de la Faculté de Médecine Vétérinaire de l'université de Liège, l'Union Professionnelle Vétérinaire, l'Association des vétérinaires de la province de Luxembourg, La chambre de commerce et d'industrie du Luxembourg belge, l'association de santé et d'identification animales ainsi que des conseillers provinciaux.
Lors des réunions de ces derniers mois, plusieurs constats ont été dressés, notamment le fait que 40% des jeunes vétérinaires quittent la profession dans les trois premières années. Jeunes et moins jeunes ressentent également un profond mal-être dans leur profession. Le manque de rentabilité et la surcharge administrative en sont les causes principales, puisque les vétérinaires souhaitent de plus en plus arriver à un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Ce n'est pas l'attrait pour les études qui est problématique puisque les étudiants sont nombreux à s'inscrire en première année. C'est plutôt le milieu rural qui pose question. En effet, cette année en Faculté de Médecine vétérinaire, sur 250 étudiants, seulement 6 ont demandé à y faire un stage. Pour y remédier, les différents acteurs ont établi un plan de 5 actions.
En premier lieu, il faut obliger les étudiants à effectuer des stages d'immersion professionnelle en milieu rural. Pour ce faire, il faut également sensibiliser les vétérinaires praticiens au rôle de maître de stage puisque ceux-ci sont trop peu nombreux en province de Luxembourg, à savoir 6 actuellement.
Parmi les autres actions qui entreront en vigueur, l'Association des vétérinaires de la province de Luxembourg et la Chambre de commerce du Luxembourg belge proposeront, dès l'automne, un cycle de formations spécifique pour les jeunes. Le secteur a également proposé la mise en place d'un nouvel observatoire OBSVET qui permettra la cartographie permanente des entreprises vétérinaires opérant en Wallonie.
Le cinquième projet mis en place sera le projet EVE, pour Etudiants - Vétérinaires - Eleveurs. Ces trois fonctions seront associées dans un projet qui a pour but de sensibiliser au métier de vétérinaire rural. Ils seront invités à investiguer sur certains cas pour leur montrer que la médecine vétérinaire rurale n'est pas archaïque.
Sans ces actions, le secteur craint de voir les élevages disparaître en Wallonie. Pour toutes ces actions, la Province a dégagé un budget de 145 000 euros pour l'année 2024 au vu de la nécessité pressante d'agir.