Une rencontre a été organisée ce mardi soir entre les visiteurs du Bastogne War Museum et un vétéran de l'US Air Force. Lester Schrenk été mitrailleur dans un bombardier B17 et prisonnier de guerre en Pologne.
L'âge n'est définitivement qu'un nombre quand on voit Lester Schrenk déambuler dans le Bastogne War Museum. Agé de 101 ans, ce vétéran de l'US Air Force faisait partie des 10 membres d'équipage d'un bombardier B-17. Ces forteresses volantes qui ont pilloné l'Allemgange durant la Seconde Guerre mondiale. Mitrailleur dans la tourelle ventrale de l'appareil, il occupait le poste le plus dangereux.
"Il y avait tellement à faire avant de pouvoir sauter de l'appareil. Il y avait des grandes cordes qu'il fallait trouver, tordre et retirer avant de pouvoir sortir de l'avion. À cause de toutes ces choses à faire, c'était le poste le plus dangereux."Lester F. Schrenk, vétéran de la 8ème Air Force
Une captivité éprouvante
Son histoire, Lester Schrenk l'a expliquée lors d'une rencontre au Bastogne War Museum. En février 1944, son appareil a été abattu par un chasseur allemand lors de sa dixième mission. Parachuté au-dessus du Danemark, il est fait prisonnier avec le reste de son équipage. Après un interrogatoire musclé, il est envoyé dans un stalag en Pologne. Stalag que Lester a visité avant sa venue à Bastogne. De quoi lui rappeler la dure réalité de sa captivité.
"Je pesais 83 kilos quand j'ai été capturé. Je n'en pesais plus que 42 lors de la libération. Nous souffrions de dysenterie, nous avions des puces et des punaises de lit. Nous mourrions de faim."Lester F. Schrenk, vétéran de la 8ème Air Force
1 200 kilomètres à pied
Les marches de la mort imposées pour fuir l'arrivée des troupes russes ont poussé Lester et ses compagnons à parcourir 1 200 kilomètres dans la neige et le froid. Ce n'est qu'en mai 1945 qu'il sera libéré par les Britanniques. Victime de traumas après la guerre, il explique n'en avoir été délivré qu'en 2012, année où il pu retrouver l'homme qui avait abattu son avion, sans tuer son équipage.
"Il aurait pu nous tirer comme des lapins à plusieurs reprises mais il ne l'a pas fait. Pour cela, je voulais lui dire merci. Il m'a invité chez lui, en Allemagne, en 2012, et nous sommes devenus amis."Lester F. Schrenk, vétéran de la 8ème Air Force
Inquiet pour le monde
Malgré son âge, et après avoir traversé tout ce qu'il a vécu durant la guerre, Lester se dit inquiet sur la situation du monde actuel. Il regrette notamment le manque d'aide à l'Ukraine.
"C'est terrible d'être prisonnier de l'ennemi et de vivre selon ses règles. Au contraire de nombreuses personnes, je sais ce que c'est de perdre sa liberté. C'est une des pires choses qui puissent vous arriver : perdre sa liberté et vivre à la merci de quelqu'un qui vous déteste."
Des paroles qui résonnent comme un avertissement, 80 ans après la fin du plus grand conflit mondial.