Développer une filière osier en Ardenne et Gaume, tel est le projet initié par le Gal Nov'Ardenne, les parcs naturels de Gaume et Haute Sûre Forêt d'Anlier et l'asbl Saule en vie. Ce projet Leader s'est concrétisé par une première action cette semaine: une formation en osiériculture à Tournay et Rouvroy.
S'il était largement cultivé au 19ème siècle, l'osier a pratiquement disparu de nos campagnes. La vannerie, elle, revient à la mode mais l'osier manque. Pour relancer l'osiériculture en Ardenne et Gaume, Serge Mazaud est venu de Corrèze pour prodiguer ses conseils. Dans le fond du terrain de la maison de village de Tournay, une parcelle d'essai a seulement un an et déjà de beaux longs rameaux.
"On produisait de l'osier quasiment partout avant. On peut tresser d'autres choses mais l'osier, c'est le plus facile pour les paniers et là, vous avez des terrains hyper propices. On peut imaginer remplacer le maïs par de l'osier", rapporte Serge Mazaud, formateur et osiériculteur - vannier en Corrèze.
L'engouement pour cette formation prouve l'intérêt autour du saule et de la vannerie. Plusieurs vannières de la province y participent. "Ca me permet de mieux connaître la culture et les différentes variétés. Pouvoir conseiller les gens aussi qui viennent chez moi en initiation et pouvoir utiliser au maximum cette ressource locale", confie Marie-anne Dosimont, vannière - Villers-devant-Orval (Florenville). Si certains participants ont déjà de l'expérience, d'autres ont des projets, comme Joane Mahin qui partage son temps entre l'enseignement des langues et l'agriculture. "On cherche une activité supplémentaire pour l'hiver en complément du potager jardin forêt comestible que nous avons sur l'espace test maraîcher à Vesqueville."
22 communes concernées
Relancer l'osiériculture dans la région, c'est l'objectif de cette formation et d'un projet plus large de développer la filière osier dans 22 communes d'Ardenne et Gaume, soit le territoire des 3 partenaires qui ont lancé ce projet, le Gal Nov'Ardenne , le Parc naturel de Gaume , le Parc naturel HSFA et l'ASBL Saule en vie
"On peut produire de l'osier sur très peu de surface. A partir d'un are, on peut déjà faire plus de 1000 boutures de saule. Et comme il y a un manque actuellement, on considère qu'il y a un potentiel en tant que filière économique" souligne Christine Leclercq, chargée de mission au parc naturel Hautre Sûre Forêt d'Anlier.
Les partenaires ont obtenu 250.000 euros de budget pour ce projet Leader financé par la Région wallonne (57%) , l'Europe (33%) et les 22 communes (10% ). Jusqu'en 2027, ce projet vise à développer la production d'osier mais aussi à soutenir les acteurs de cette filière, pour la vente de leurs produits ou la promotion de leurs activités via notamment la création d'une plateforme numérique.