À Houffalize, la taxe communale de séjour pour les gîtes et chambres d'hôtes est passée de 100 à 210 euros par personne. Une augmentation que certains propriétaires ne digèrent pas, a annoncé l'Avenir du Luxembourg. Un collectif est prêt à intenter une action en justice si cette taxe n'est pas revue à la baisse. 

Après avoir reçu son avertissement-extrait de rôle, Xavier Renaux a déchanté. Ce propriétaire d'un gîte de 15 personnes à Boeur doit désormais s'acquitter d'une taxe de séjour de 1575 euros par an pour 750 euros auparavant.

Xavier Renaux bénéficie d'une réduction de 50% du fait que son hébergement est reconnu comme gîte rural, mais l'augmentation continue de la taxe fixée par la commune d'Houffalize à 30 euros par personne en 2022 à 210 en 2025 est très mal vécue.

"L'augmentation qu'on a eu pour 2023 et 2024, 100 euros, me semblait être tout-à-fait raisonnable", explique-t-il. "Elle était en ligne aussi avec les taxes que les communes avoisinantes appliquent. Maintenant, la taxe a plus que doublé en 2025, et là on vient dans des proportions qui sont complètement démesurées".

Vu la situation financière et la pression immobilière

Voté en avril 2024 et validé par la Région wallonne, le montant de la taxe a été décidé au vu de la situation financière de la commune, à savoir une augmentation des dépenses, notamment au niveau du CPAS, mais aussi pour alléger la pression immobilière qui s'étend.

"On doit être très vigilant, on ne peut pas transformer nos villages en villages dortoirs", explique Marc Knoden, échevin des finances et du tourisme. "Une série de personnes essaye de se loger et y vit toute l'année. Vu la pression touristique, ces prix augmentent certainement dans une partie de la commune".

Une discrimination ?

Pour Xavier Renaux, ce n'est pas une augmentation de la taxe, mais la législation mise en place par l'ancien ministre Borsus qui permettra de garder un équilibre habitants/touristes au sein des villages. Il regrette que les hôtels par exemple soient exemptés de cette augmentation.

"Pour les hôtels, la taxe n'évolue pas ! Si on regarde, elle est nettement plus bas en termes de capacités de lits que les gîtes et les chambres d'hôtes donc il y a une vraie discrimination".

La commune d'Houffalize considère que les charges d'un gîte et d'un hôtel ne sont pas les mêmes, ne fut-ce qu'en termes de frais de personnel. Le collectif de propriétaires demande néanmoins à ce que l'on puisse mieux répartir cette taxe, notamment en mettant à contribution les secondes résidences, moins imposées, mais parfois transformées en hébergements touristiques non déclarés.

"Il est en fait certain qu'on nous dit régulièrement qu'il y a des seconds résidents qui font le gîte quand ils ne sont pas là", répond l'échevin. "Le service taxe chasse un maximum via des infos et on invite les personnes qui connaissent des seconds résidents à venir le signaler, de manière anonyme bien sûr. Nous, on fait la chasse depuis de nombreuses années même si le combat n'est pas toujours aisé". 

Pour la commune, diminuer le montant de la taxe n'est pas à l'ordre du jour. Les propriétaires espèrent inverser la tendance lors d'une réunion, sous peine d'une potentielle action en justice.