Retour sur la Rave Party qui s’est déroulée à Latour (Virton). Ce 15 octobre, Frédéric Jourdan, patron d’une société de transport et dépannage, locataire d’une partie des infrastructures, s'est rendu sur place. Pour constater… les dégâts.

36 heures durant, des centaines de jeunes se sont éclatés sur de la musique électro. Et si ce n’était le trafic de stupéfiants, les échauffourées avec la police en fin de week-end,  l'ambiance nous a été décrite, par des participants, comme… amicale et plutôt bienveillante.  Mais ce mercredi matin, quand Frédéric Jourdan accède à son entrepôt … L’état d’esprit n’est pas à la fête.

"Il n'y a plus rien dans les coffres, ils ont tout pris. Il y avait les chaînes, l'arrimage, des sangles, les manilles, tout le matériel nécessaire pour faire les convois exceptionnels. Sur les huit remorques, ils ont tout pris".
Frédéric Jourdan, dépanneur

Situé sur le site des anciens ateliers SNCB de Latour, un hall de 4000m2 sert de garage pour ses véhicules de transport et dépannage.  Durant le week-end, l’endroit a été visité, certaines portes fracturées et des vols ont été commis.

Des sangles, des chaînes, de l’outillage, des allonges et boitiers électriques… Tout n’a pas été emporté, mais très clairement, des individus se sont servis. Même les réservoirs ont été vidés. En passant d’un engin à l’autre, Frédéric Jourdan commence à faire les comptes. Mais il admet avoir eu chaud… 

"Franchement, on passe par un petit trou. Un ensemble comme ici, une remorque, c'est 450 000 euros. Ils auraient pu me les détruire, en les brûlant ou je ne sais pas quoi".

Sur la  note des préjudices subis, il faudra également ajouter le nettoyage ou la peinture pour remettre à neuf trois de ses remorques, fraîchement taguées durant le week-end.  

Installé à Latour depuis une quinzaine d’années, la société de Frédéric Jourdan avait également acquis via Idélux deux entrepôts. Deux halls métalliques qu’il avait commencé à démonter dans la perspective d’un futur déménagement…   

"Il ne me reste plus de bardage. Ils ont tout volé. Tout a disparu. Plus de 10 tonnes de tôles." 

En visionnant les images qui circulent sur internet, les centaines  de voitures présentes, Frédéric Jourdan se demande toujours comment on a pu en arriver là… et si un jour on retrouvera les auteurs.  Lui, qui a peu apprécié lire que la rave n’avait causé aucun dégâts, évalue son préjudice entre 100 et 150 000 €. 

Une entreprise de location de Anhée flouée par les organisateurs

Parmi le matériel saisi dimanche, on compte deux groupes électrogènes flambant neufs de chez Fievet et fils, une entreprise de location de Anhée (province de Namur). Contacté par nos soins ce mercredi, son patron ne décolère pas d'avoir été trompé par les organisateurs de la rave party.

"Je suis en rage contre eux! J'en ai même eu un au téléphone ce matin" nous confie-t-il. Le "client" lui aurait même demandé de ne pas divulguer son nom à la police... Mais pour M. Fievet, la priorité est de retrouver son matériel actuellement sous séquestre.

"Je vais faire la demande auprès du parquet. Nous avons eu la même mésaventure il y a cinq ans, on avait retrouvé notre groupe électrogène après plusieurs semaines". Pas impossible qu'il s'agisse des mêmes personnes, agissant sous différentes identités. "On demande toujours une pièce d'identité et le lieu du chantier. Ici ce devait être Namur et puis, on a remarqué que le matériel n'y était pas".

L'entreprise dispose effectivement de traceurs pour suivre le matériel. Dans le cas présent, l'entreprise Fievet avait signalé le déplacement du matériel au 101 qui n'avait pas donné suite.

Ironie de la situation, le loueur avait même fait une ristourne sur la caution à ces clients peu scrupuleux. "Louer du matériel de chantier, ça devient vraiment un métier à risques" se lamente le chef d'entreprise.