Quatre ans après les tragiques inondations qui ont fait 39 morts en Wallonie, une étude d'un doctorant de l'Université de Liège, réalisée en collaboration avec l'IRM, pointe le rôle du réchauffement climatique dans la répétition et l'augmentation de la fréquence de tels phénomènes extrêmes.
Désolation. Du 14 au 16 juillet 2021, des inondations d'une ampleur jamais vue touchent l'Est de la Wallonie et provoquent la morts de 39 personnes ainsi que des milliards de dégâts. Après analyse, ce phénomène extrême aurait une période de renouvellement de 400 ans. Mais ça, c'était avant le réchauffement climatique. Une étude d'un doctorant de l'ULG récemment publiée et vulgarisée par l'Institut Royal météorologique prévoit une intensification de la fréquence de ces phénomènes extrêmes.
"Ce que l'on constate aujourd'hui, c'est qu'avec chaque degré de réchauffement climatique supplémentaire, la fréquence des événements extrême augmente d'un facteur deux", Josip Brajkovic, doctorant en climatologie, auteur de l'étude.
Chaque degré de réchauffement multiplie donc par deux la fréquence de ces phénomènes. Or les accords de Paris, qui voulaient limiter sous les 2° l'augmentation de la t° moyenne mondiale ne seront pas atteints. Or, une augmentation de 2° aurait déjà amené la fréquence d'un tel phénomène à un siècle. Avec +4° en 2100, ce que prévoient des études françaises, on arrive une période de retour de 25 ans. C'est évidemment une statistique qui donne des moyennes, pas une prévision ferme pour 2050 ou 2100... Mais il faut se préparer à des phénomènes extrêmes bien plus fréquents.
"2021, c'était une prise de conscience violente, brutale suyr le fait que les événements climatiques extrêmes, c'était notre présent. Ce n'est pas le futur, ce n'est pas non plus dans d'autres régions du monde, c'est chez nous.", Olivier Schmitz, gouverneur de la province de Luxembourg
Voici trois cartes qui résument l'étude de Josip Brajkovic : d'abord la fréquence de la pluviométrie telle que mesurée entre 1950 et 2021. Ensuite la même carte en réussissant à maintenir le réchauffement sous les 2° et enfin, suivant les courbes actuelles du réchauffement. On voit que la Vesdre, mais aussi la région de Bouillon/Florenville seront confrontées statistiquement a des pluviométries qui flirtent avec les 100 mm par jour. Et le relief jouer ici un rôle important.
Côté SPW, si la vallée de la Semois connaitra plus de précipitations intenses, ce n'est pas celle qui inquiète le plus de par sa faible densité d'habitat et la typologie du terrain qui permet des débordements hors des zones habitées. Mais les bourgmestres de Florenville et Bouillon ont toutefois récemment participé à un exercice d'alerte inondations mis en place par les services du gouverneur, comme une vingtaine d'autres bourgmestre du Luxembourg belge.
Les conséquences du réchauffement sont déjà bien présentes, il faut maintenant se préparer à vivre avec, tout en diminuant le plus possible les risques, c'est-à-dire en limitant ce réchauffement. Sans quoi, le cycle des extrêmes continuera à s'alimenter de nos propres renoncements.