Le secteur poids lourds embarque lui aussi dans la transition vers l’électrique. Un distributeur mène en ce moment des tests en situation réelle au sein de l'entreprise de collecte de déchets Dureco, à Barvaux.
Une opération win-win pour les deux partenaires. 

Des camions bennes roulant à l’électrique plutôt qu'au diesel ou gaz…  La question n’est plus de savoir "si", mais bien "quand" on les verra s’arrêter en porte à porte.

Alors quand, récemment, un fabricant a proposé à l'entreprise de collecte Dureco d’embarquer pour un test grandeur nature... "On n'a pas hésité une seule seconde. On sent qu'on est sur une période de transition, mais par rapport à ce type de véhicule, on est complètement dans l'inconnue. Quels sont les consommations, temps de recharge, autonomie ? Tout ça on va pouvoir l'analyser", explique Didier Demoulin, patron de l'entreprise.

Installée à Barvaux, Dureco est une entreprise d’économie sociale qui s’est développée dans la collecte de déchets auprès des PME, organismes et administrations publiques. Sa clientèle ? Répartie un peu partout dans la province de Luxembourg, et dans les sud namurois et liégeois. On comprend vite à quel point l’autonomie pour ce type véhicule devient un enjeu majeur. Et pour le fabricant, un argument commercial. 

"Sur ce véhicule, le constructeur annonce une autonomie entre 100 et  150km. Mais on voit, sur base de l'expérience menée ici chez Dureco, qu'elle peut être portée à 200km. Ça remplit le travail d'une journée", se réjouit Antoine Huet, délégué commercial chez Car Avenue. 

Sur ce type de véhicule, la capacité des batteries est d’autant plus importante qu’elles ne se limitent pas à la partie roulante. Elles alimentent aussi le système de levage et de presse. 

Aux commandes arrières, les changements restent minimes, pour le personnel. C'est à l’avant que les améliorations sont les plus significatives. 

"La cabine est de type cabine-bus, plus basse. Dans notre métier, où on doit constamment monter et descendre, c'est précieux", réagit Michel Auguste chauffeur chez Dureco. 

 Et à l’intérieur, il y a surtout... le silence ! 

"Pas un bruit ou presque, c'est le top !  Moi qui n'ait pas l'habitude de rouler en électrique, quel changement. C'est calme. C'est reposant. On aborde la journée de travail dans un autre état d'esprit"

La réduction du bruit ambiant joue aussi en faveur de l’entreprise elle-même, en cas d’appel d’offres pour les collectes matinales en centre-ville. 

Reste la question du coût à l’achat, beaucoup plus élevé. "Il faudra voir, mais on parle de deux à trois fois le prix d'un camion traditionnel. C'est encore très cher", regrette le patron d'entreprise.

Le distributeur, lui, argumente sur la diminution des frais d'entretien, deds risques de panne et de l'amortissement... plus rapide chez des utilisateurs qui produisent eux-mêmes leur électricité. 

Chez Dureco, on n’y est pas encore, mais dans ce domaine-là aussi, on s’y prépare...