A Villeroux, un projet de parc à batteries fait l'objet d'une demande de permis.
Doté d'une capacité de stockage équivalente à la consommation annuelle de 50 ménages, ce parc sera directement relié à la station Elia. Il doit aider à équilibrer le réseau et à récupérer la surproduction d'énergie produite par grands vent et soleil.
L'électricité produite au départ d’éoliennes et d'installations photovoltaïques est ce qu’on appelle une production intermittente, liée au vent et à l’ensoleillement. Il y en a beaucoup ? Il faut pouvoir l’absorber. Il y en a peu ? Il faut compenser. C'est ici qu'interviennent les parcs à batterie.
Les projets se font encore rares, mais une vague pointe au loin...
A Villeroux, trois dossiers sont sur la table du collège communal.
Le premier, le plus avancé, fait l'objet d'une demande de permis unique, dont l'enquête publique se clôture à la mi-novemble.
Le parc en question, porté par la société EtherEnergy table sur 49 conteneurs de stockage, des transformateurs et des onduleurs. Un ensemble de 55MW, capable d'absorber les pics de surproduction, jusqu’à 220.000 kw/h en quatre heure : l’équivalent de la consommation sur un an, d’une cinquantaine de ménages.
"Il est important de stocker ce trop plein d'énergie perdue et de la restituée au bon moment sur le réseau"
Florence Posschelle, cheffe de projet EtherEnergy
Porté par la société privée EtherEnergy, ce projet de parc de batteries est étudié en collaboration avec Elia, futur client unique, et est directement reliée à la station de transformation de Villeroux, située à moins de 300m.
La demande de permis est en cours et s’avère bien moins stricte que dans le cas d’éoliennes, mais doit répondre à des normes de sécurité et environnementales.
"Il y a trois éléments fondamentaux. Un, la sécurité : tout a été envisagé en cas d'incendie. Deux, le bruit des ventilateurs-refroidisseurs : le parc est loin des habitations et en-dessous des normes imposées la nuit. Trois, le visuel : on plantera des haies tout autour"
Florence Posschelle, cheffe de projet EtherEnergy
Le permis demandé porte sur 30 ans, avec une location au propriétaire et une remise en état des terrains obligatoire au terme du contrat.
Opposante de la première heure à l’éolien et à son impact paysager, la commune de Vaux-sur-Sure se montre plus accueillante à ce type de développement énergétique, "visuellement, ça n'est en rien comparable à l'éolien". Perçu aussi, comme une nouvelle source de rentrées financières.
"Nous prenons nos renseignements auprès de la Région wallonne pour voir dans quelle mesure la commune peut percevoir des taxes sur ce type de projet. C'est important dans le contexte budgétaire difficile auquel les communes sont confrontées pour le moment"
Yves Besseling, bourgmestre de Vaux-sur-Sûre
D’autres demandes de parcs à batterie vont déferler en Luxembourg et en Wallonie. Rien que sur Villeroux, trois dossiers sont sur la table du collège.
Autant de projets qui sécuriseront le réseau et renforceront l’indépendance énergétique, mais qui pèseront, inévitablement, sur la facture finale des consommateurs…