En mai dernier, la ville de Marche-en-Famenne lançait ses Assises du commerce. Objectif : cerner les habitudes de consommation et les attentes des citoyens. 500 répondants ont participé à l’étude, menée par l’AMCV, l’Association du Management de Centre-ville. Et le bilan est plutôt positif.

Marche-en-Famenne n’a visiblement pas à rougir de son offre commerciale. Plus de 80 % des consommateurs sondés s’estiment satisfaits voire très satisfaits de l’offre actuelle. La Pirire et le Carmel ont cependant aujourd’hui supplanté le centre-ville, autrefois pôle commercial majeur. Et il est difficile de lui rendre son attractivité dans un contexte de saturation commerciale.

“Marche-en-Famenne est sans doute un champion européen en termes d’offre commerciale par mètre carré: plus de sept mètres carrés par habitant. C’est colossal, quand on sait que la moyenne wallonne se situe à 1,88 m2 par habitant, pointe Jean-Luc Calonger, président de l’AMCV, l’association du management de centre-ville. “Cela signifie que c’est difficile de développer une nouvelle activité commerciale. Il est illusoire de penser qu’on pourra remplir toutes les cellules vides du centre-ville, mais il faut le renforcer avec une offre nouvelle”. 

Un que partagent les commerçants marchois, inquiets notamment de voir de plus en plus de rez-de-chaussée commerciaux transformés en logements en centre-ville. 

C’est le cas dans la rue du commerce où l’on dénombre de plus en plus d’appartements en rez-de-chaussée. C’est un problème pour le commerce, et puis demeure aussi la problématique du stationnement. Nos clients réclament des parkings quoi qu’on en dise”, confie Sylvain Poncelet, boulanger à Marche-en-Famenne. “ Les cellules commerciales du centre-ville restent relativement petites” estime pour sa part Carine Collot, gérante d’une boutique de déguisements à Marloie. “Il faudrait vraiment que ce soit des commerces de niche de petite taille qui s’y installent. Mais c’est compliqué de se positionner face aux grandes enseignes déjà présentes sur le territoire”. 

"L'enjeu est de conserve un continuum commercial dense"

Attirer un tissu d’indépendants de niche serait en effet la clé pour rendre au centre-ville son attractivité. Cela a fait ses preuves dans des villes comme Liège, grâce au principe de pop-up store.  

L’enjeu en centre-ville est de garder un continuum commercial dense avec le moins possible de cellules vides”, explique Nicolas Grégoire, bourgmestre de Marche-en-Famenne. “On réfléchit à diverses actions telles que les magasins éphémères qui permettent de tester une offre commerciale durant quelques mois en espérant ensuite les voir s’implanter”. 

Les acteurs de terrain sont aussi invités à faire part de leurs suggestions.  Des ateliers d’intelligence collective ont été menés avec une bonne vingtaine de commerçants marchois afin de déterminer des axes stratégiques pour renforcer l’attractivité et la pérennité du commerce local. Une offre commerciale qui devra composer à l’avenir, comme dans de nombreuses villes, avec le vieillissement de la population.