Vous connaissez certainement la moutarde Bister, vous la consommez même peut-être. Et bien sachez que cette marque a choisi de relocaliser la production de ses matières premières en Belgique. Raison pour laquelle des champs de moutarde poussent un peu partout, et notamment dans la région de Messancy.

De la moutarde, à quelques encablures de Messancy. Dans ce champ de huit hectares, Adrien Blauen fait pousser cette plante dont les graines régaleront plus d'une papilles en étant utilisées par la célèbre marque Bister. C'est dans ce but que ce cultivateur messancéen plante de la moutarde dans ses parcelles depuis trois ans, via la coopérative Farm For Good.

"Farm For Good sert de trait d'union entre les agriculteurs de la coopérative et les acteurs de l'agro-industrie, explique Adrien Blauen. Ils gèrent la logistique et le suivi des récoltes tout en définissant les normes de qualité attendue par l'agro-industrie."

170 hectares de moutarde belge

Depuis cinq ans, Bister cherche à relocaliser une partie de la production de ses matières premières, trop souvent achetées en Ukraine, en Russie ou au Canada. 170 hectares de moutarde belge ont ainsi été plantées sur notre sol, dont 90% en bio.

"Les crises géopolitiques nous ont poussés à faire plus de belge, précise Arthus de Bousies, co-CEO de Bister. Nous avons commencé avant le covid et nous avons envie de continuer à le faire. Mais nous avons besoin d'un coup de main du consommateur et du politique pour consommer notre moutarde ou d'autres produits belges."

Un avenir 100% belge ?

Le sol belge semble en tout cas fertile pour la culture de la moutarde. Avec un avenir, qui sait, 100% noir jaune rouge.

"Nous avons le potentiel pour le faire, reprend Arthus de Bousies. La clé, c'est le prix. Il faut améliorer notre productivité d'un côté, et de l'autre, il faut que le consommateur belge se rende compte que le local, le bon, le bio, ça coûte un peu plus cher que les produits industriels qui viennent d'ailleurs."

Dans son partenariat avec Farm For Good, Bister explique vouloir pérenniser cette filière sur le sol belge, afin qu'elle puisse profiter à d'autres moutardiers du pays.