La salle "Nos Loisirs", lieu historique du club de gymnastique de Léglise et qui appartient au club, a été fermée d’urgence pour risque d’effondrement. Derrière cette décision se cache une tension ancienne entre la commune et le club, qui se retrouvent aujourd’hui face à une impasse
Depuis vendredi dernier, la salle polyvalente "Nos Loisirs" à Léglise est fermée, victime d’un problème sérieux : un risque imminent d’effondrement du toit, constaté par un rapport d’expertise réalisé par les pompiers. Cette décision, brutale mais nécessaire, intervient à quelques jours seulement de la fin de saison sportive, et provoque une onde de choc chez les gymnastes du CSM Léglise. Virginie Lempereur, présidente du club, témoigne de cette situation difficile. "A l'heure actuelle, on ne sait pas où aller à la rentrée en septembre. Il faudrait une salle avec un plafond d'au moins 5m de hauteur et une disponibilité quasi permanente en semaine. C'est compliqué. Je lance un appel, si quelqu'un a une solution... "
Un club qui compte 150 gymnastes qui occupent la salle 6 fois par semaine
Cette salle n’est pas qu’un simple bâtiment pour le club. Depuis plus de 50 ans, elle a été le berceau de centaines de gymnastes, formés et entraînés sous son toit. C’est là que les valeurs du sport, la rigueur et la passion ont pris racine pour des générations d’athlètes. Mais avec le temps, "Nos Loisirs" a vieilli, sans avoir bénéficié des rénovations indispensables pour garantir la sécurité de ses usagers. Certes, le club a, de temps à autre, réalisé quelques travaux, mais le constat est sévère : le bâtiment ne peut plus accueillir les sportifs dans des conditions sécurisées.
"Le toit et sa structure, en cas d'incendie, risquent de s'effondrer. Sans parler de la présence d'amiante et de l'insalubrité des toilettes. Je ne peux pas prendre le risque de mettre la sécurité des pompiers et des athlètes en danger. Il faut fermer le lieu", comme le souligne en substance Simon Huberty, bourgmestre de Léglise.
Une situation qui n'est pas neuve
Du côté de la commune, le bourgmestre explique que la décision a été prise uniquement après la remise d’un rapport officiel des pompiers, soulignant l’urgence de la situation. Rapport qui ne passait pas au sein du club. Une réunion a été organisée entre la commune et ce dernier. Un entretien qui ne s'est pas spécialement bien passé : "Les conclusions de l'expert étaient mises en doute par le club de gymnastique. Pourquoi ne pas avoir attendu quelques semaines? Parce que je n'ai pas envie qu'il y ait un incident, c'est ma responsabilité. Je ne voulais pas me cacher", explique Simon Huberty.
Depuis plusieurs années, la commune affirme avoir multiplié les alertes et les propositions pour éviter une telle issue. Parmi les solutions envisagées, il y avait notamment l’idée pour le club de rejoindre le nouveau centre sportif municipal, tout proche, construit à quelques centaines de mètres seulement. Pourtant, pour diverses raisons, ce transfert n’a jamais pu se concrétiser, laissant le club coincé aujourd'hui dans une situation délicate.
"Un sujet qui revient aujourd'hui et que mes deux prédécesseurs ont connu également. La commune a proposé une série de choses, elle a été loin dans les discussions. A chaque fois, le club nous a répondu qu'il voulait se débrouiller. Aujourd'hui, nous sommes un peu démunis face à cette situation. C'est leur entière responsabilité si on en est là! On n'a pas beaucoup de solutions à leur proposer mais ce n'est pas faute d'avoir essayé", explique le bourgmestre
En attendant, la salle restera fermée jusqu’à nouvel ordre, laissant le club et ses membres dans l’incertitude. Cette situation inquiète non seulement les sportifs, mais aussi leurs familles, pour qui la salle était un lieu de rassemblement et de vie associative.
"On connait la salle, c'est vrai qu'elle n'est pas toute neuve. Mais de là à la fermer...Au printemps dernier, suite à la venue d'un pompier pour établir un plan prévention dans ce lieu, un délai 3 mois nous a été laissé pour réaliser quelques travaux afin d'améliorer la situation : notamment en matière d'éclairages, de panneaux lumineux, de bloc prises, de changement de place d'extincteurs, etc. Ca nous a coûté de l'argent et aujourd'hui, on ferme la salle avant l'heure. On aurait voulu terminer les travaux ce mois-ci, on s'est fait court-circuité trop vite. Lors du dernier conseil communal, on avait demandé une contre-expertise. Le Collège communal s'est basé sur un rapport technique réalisé en 20 minutes. Nous demandions un bureau indépendant qui lui, prévoyait une analyse complète de plus de 80 heures. Refusé. ", Virginie Lempereur
Le club fera quand même un spectacle de fin d'année le week-end prochain...au complexe sportif de Léglise. La suite? Au stade actuel, 150 gymnastes ne savent pas où ils pourront recommencer leur sport favori.