Politique

Pollution de la Mellier : toujours beaucoup d'inconnues après la visite de la ministre Tellier

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 Publié le lundi 04 mars 2024 à 16:55 - Mis à jour le mardi 05 mars 2024 à 11:09    Habay - Province

La ministre de l'environnement, Céline Tellier, s'est déplacée à Marbehan ce lundi pour répondre aux questions des habitants concernant la pollution de la Mellier. Les agriculteurs, pêcheurs et exploitants de kayaks espèrent vite un retour à la normale, mais des analyses doivent toujours être réalisées.

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Voilà le genre de questions posées ce lundi à la ministre de l'environnement et l'administration wallonne. Les habitants de Marbehan ont besoin de réponses, et notamment les agriculteurs qui ont désormais pour recommandations de ne pas utiliser l'eau de la Mellier et de la Rulles, mais également de ne pas mettre leurs animaux en pâture. Et pourtant, le printemps arrive. 

"Le problème c'est qu'on a seulement été contactés vendredi pour savoir si on donnait accès aux parcelles", confie Florence Deny, agricultrice. "On n'a pas de calendrier donc on ne sait pas quand ils vont venir, combien de temps vont prendre les analyses et quand est-ce qu'on aura les résultats".

Les parcelles agricoles analysées

Si la contamination au PCBs n'a pas d'incidence sur l'eau de distribution assure l'administration, des analyses complémentaires doivent être réalisées sur les parcelles agricoles pour éviter tout danger au niveau de la consommation animale et in fine humaine.

"On a pris contact avec les agriculteurs qui sont référencés comme ayant des parcelles et prairies qui jouxtent les berges des différents cours d'eau", explique Marc Herman, inspecteur général pour le Département de l’Etude du milieu naturel et agricole (DEMNA). "Les collègues de l'administration vont se rendre chez eux avec l'ISSeP (NDLR : Institut scientifique de service public) pour pouvoir faire des prélèvements de sol et rechercher la présence ou vérifier l'absence de produits PCBs pouvant être associés à cette pollution". 

Les pêcheurs comme les exploitants de kayaks, eux aussi, devront prendre leur mal en patience car des analyses complémentaires auront lieu également au niveau de la rivière. "Au niveau particulier de certains organismes vivants, on va procéder à des prélèvements via une pêche électrique dans de bonnes conditions".

"Une pollution qui ne sera pas impunie"

La levée des interdictions ou non dépendra des résultats. Pas de délai arrêté à ce stade, ce qui inquiète les agriculteurs car la mise à l'herbe est traditionnellement prévue aux alentours du 15 mars.

Se posera ensuite la question de la responsabilité. La ministre Tellier assure que cette pollution ne sera pas impunie. Ne fallait-il pas néanmoins être plus ferme à l'égard d'Infrabel, qui aurait dû vidanger ses transformateurs plus tôt comme la loi l'impose ?

"Evidemment, j'ai pris contact avec le ministre fédéral de la mobilité en charge d'Infrabrel qui m'a assuré avoir pris des mesures pour éviter que ce type d'incident ne se reproduise", répond la ministre. "Les contacts se poursuivent pour vidanger toutes ces installations au niveau d'Infrabel le plus rapidement possible puisque ces produits ne sont plus légalement autorisés. On est vraiment dans de la gestion du passé, que nous devons traiter aujourd'hui, et il est évidemment très dommageable que des malfrats aient pu sectionner ces fils et procéder à cette pollution".

Une pollution qui reste encore à mesurer, mais dont les impacts sont déjà multiples.


Nicolas Lefèvre