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Ukraine : le Luxembourg manque de centres d'accueil collectifs

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 Publié le mardi 18 juillet 2023 à 17:17 - Mis à jour le mardi 18 juillet 2023 à 18:20    Gouvy

Sur les 55.000 Ukrainiens bénéficiant de la protection temporaire, 1200 se sont établis dans la province. Une partie a trouvé une solution de logement, mais un peu plus de 600 personnes résident toujours en famille et près de 350 dans des établissements collectifs. Mais cela ne suffit plus. Les services du gouverneur lancent l’appel.


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Le bâtiment s'étend le long de la grand route de Beho (Gouvy). C'est une des neuf implantations réparties sur la province, devenue centre d’accueil pour citoyens ukrainiens ayant dû quitter leur pays. Depuis octobre dernier, une cinquantaine de personnes, seules, ou en famille, se partagent les lieux. "Les quatorze chambres sont occupées au maximum des possibilités. Dans cette chambre, par exemple, il y a une maman et sa fille, avec deux autres dames. Chacune dispose de son espace autour de son lit", nous explique la Houfffaloise et directrice du centre, Katia Chernobai.
"Vivre en chambre commune n'est pas toujours facile, nous accorde  Marina Kushnarenko. J'aimerais trouver un emploi et pouvoir m'installer avec ma fille dans un grande ville comme Bruxelles".

Bénéficiant d'un revenu d'insertion, les résidents prennent en charge leurs propres repas et leurs loyers, dans un quotidien rythmé par les séries TV, quelques cours de français, et l’entretien du potager collectif, la fierté de la maison. La protection temporaire dont ils bénéficient leur ouvre aussi les portes sur le marché de l’emploi. Une facilité qui a permis à cette entreprise de toiture d’engager Volodimir, et de répondre en partie à son besoin de main d'œuvre. "On a évalué ses connaissances et capacités. La méthode de travail est différente de chez nous mais il va s'adapter rapidement. Nous l'avons engagé dans le cadre d'un plan formation insertion", précise Vincent Grégoire chef d'entreprise.

Les choses se compliquent en revanche du côté des équipes d’encadrement. Hormis celui ouvert à Provédroux par le CPAS de Vielsalm, les huit autres centres d’accueil luxembourgeois sont chapeautés par la société Profirst. C’est elle qui assure la direction et le suivi des inscriptions, en partenariat avec les services du gouverneur et de Fedasil. "Nous recevons toujours des demandes, venant des familles d'accueil via les CPAS ou venant directement de Fedasil. Depuis quelques semaines, les demandes d'hébergement se sont intensifiées et là nous arrivons au maximum de nos capacités", constate Pierre D'Oreye, directeur adjoint Profirst Luxembourg

Face à la saturation, et parce que l’accueil chez l’habitant a atteint ses limites, le service Ukraine chez le gouverneur continue de prospecter.
Une opportunité vient d’ailleurs de se présenter : deux gites de grande capacité, pour quarante personnes, à nouveau sur la commune de Gouvy déjà très sollicitée. "Nous allons étudier la question avec le CPAS  ces quarante places supplémentaires. Si cela se fait, ce sera de manière étalée, pour ne pas alourdir plus encore le volume de travail de nos services", prévient la bourgmestre Véronique Léonard.

Mais ces quarante places ne suffiront pas. Aussi, appel est lancé à tout propriétaire disposant d’hébergement de grandes capacités.  "Les propriétaires doivent se rassurer : la région wallonne garantit le loyer, même si le gîte n'est pas occupé au maximum, une mise aux normes de sécurité et une remise en état à la fin", assure Jean-François Jacob, du service Ukraine auprès du gouverneur du Luxembourg

Les communes et CPAS qui acceptent l’ouverture d’un centre collectif, se voient quant-à elles allouer une aide sociale majorée de 35% par personne.
De quoi couvrir leurs coûts de gestion, et même un peu plus...


Christophe Thiry