Publié le mercredi 20 décembre 2023 à 15:38 - Mis à jour le mercredi 20 décembre 2023 à 17:06 Province
Ce mardi soir, l'assemblée générale de Vivalia a rejeté le plan stratégique 2024-2025 ainsi que le budget 2024 qui lui ont été présentés. Une décision rare dans l'histoire de l'intercommunale. Dans les prochaines semaines, elle devra clarifier sa position et convaincre les communes opposées.
Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions
C'est une soirée qui se voulait... disruptive, pour reprendre le terme martelé ce mardi soir par le directeur générale de Vivalia. Disruptive avant tout dans la manière de concevoir et de présenter le plan stratégique 2024-2025. "Plutôt que d'avoir une personne à la rédaction d'une centaine de pages que personne ne lit, nous avons privilégié le travail collectif. Il est disruptif dans son contenu, avec des accents nouveaux : le patient-partenaire, l'innovation au service de la prise en charge, ... ", appuie Pascal Mertens le directeur général de Vivalia.
On notera d'ailleurs parmi les objectifs qu'elle s'est fixée, l'intention de l'intercommunale d'associer les médecins généralistes, ainsi que les patients "via la création d'un comité de patients à qui nous soumettrons les projets de Vivalia, dans une dynamique collaborative", indique Alexandre Hébert, directeur aux affaires médicales,
Associer le personnel au plan stratégique
Le personnel de Vivalia sera associé aux prochaines étapes de la rédaction du plan stratégique. "Nous allons dès le début d'année donner la parole à l'ensemble du personnel. C'est lui qui va préciser ce qu'il faut mettre en place pour aboutir aux objectifs que nous avons fixés. Et, promet Pascal Mertens, nous reviendrons en juin avec un projet complet, qui répondra aux éléments qui aujourd'hui ont pu être considérés comme manquants".
Répondre aux interrogations des communes
Pour la première fois depuis bien longtemps, en effet, le vote intervenu ce mardi soir s'est lui-aussi avéré... disruptif.
Malgré le vote favorable de la Province, au terme d'un débat tendu vendredi dernier, les communes ont majoritairement rejeté ce plan stratégique, ainsi que le budget 2024. "On a entendu les diverses interrogations et les doutes sur les investissements, notamment, de la part de certains conseils communaux. Il nous faudra y répondre avant de revenir début d'année au devant de l'assemblée pour soumettre un nouveau vote", reconnait le président de l'intercommunale Yves Planchard.
Lors des questions-réponses, si on a senti dans le chef de l'Arlonais Romain Gaudron (Ecolo) l’envie de trouver une sortie honorable dans le conflit qui oppose les communes du sud à Vivalia, Mathieu Sainlez (Les Engagés) n'a pas manqué de pointer "la vacuité, le minimalisme du plan stratégique".
Le vote négatif d’une majorité de communes est un signal envoyé à la direction, qui va devoir convaincre du bien fondé de la nouvelle stratégie.
Les années futures seront déficitaires
Reste que la situation financière de l’intercommunale se dégrade, comme celles des hôpitaux belges dans leur ensemble, tous confrontés à la hausse du prix de l’énergie (doublé en un an), aux indexations salariales et aux cotisations de responsabilisation, liées aux pensions dans le secteur public. Et ce ne sont pas les deux mesures prises par Vivalia pour augmenter l’activité médicale (+ 2,3M€), et pour réduire -un peu- le personnel non-soignant (17 équivalents temps plein non remplacés, +1,4M€) qui inversera la tendance. Sans refinancement du fédéral, le futur s’écrira en lettres rouges.
"Par rapport aux autres hôpitaux, Vivalia ne se porte pas mal. Ce n'est pas moi qui le dit, mais Belfius", note Pascal Mertens. "Je rappelle que le chiffre d'affaires de Vivalia, c'est 460 millions. Donc 6 à 11 millions de déficit par an, ce n'est pas énorme à combler. Et on espère que le fédéral entendra l'appel de l'ensemble des hôpitaux".
Car le refinancement est une nécessité pour garantir une offre de soins de qualité.
Nécessité aussi quant il s'agira de gagner la confiance des banques au moment de solliciter les emprunts pour le nouvel hôpital.
On notera d'ailleurs, à propos de Houdemont, malgré le permis octroyé depuis la dernière AG, malgré le recours introduit au Conseil d'Etat, malgré les premiers coups de pelles prévus en 2024, qu'il n’y a eu ni question de l'assemblée, ni point de la situation donné de la part du management. Une première depuis le lancement du projet !
Oui vraiment, une soirée… disruptive.