Santé

Augmenter les honoraires selon la densité de médecins, la nouvelle proposition du PS Luxembourg

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 Publié le mercredi 21 fevrier 2024 à 13:35 - Mis à jour le mercredi 21 fevrier 2024 à 14:37    Province

Aux diverses primes et opérations séductions pour attirer des médecins en zone rurale, les socialistes luxembourgeois, parti et mutuelle, proposent de pondérer une hausse des honoraires selon des critères de densité, de population et de praticiens. Le ministre juge la proposition compliquée à mettre en place.


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 39 communes sur 44 en province de Luxembourg sont impactées à des degrés divers par la pénurie de médecins généralistes.
Hébergement de stagiaires chez l'habitant, journées de formations, primes à l'installation, financement de maisons médicales, ...  on ne compte plus les idées proposées et moyens mis en place à tous les niveaux de pouvoirs, pour lutter contre le phénomène.

A celles-ci, les socialistes luxembourgeois, parti et mutuelle, en ajoute une nouvelle, qui lie et pondère une revalorisation des honoraires selon deux critères : densité de population et densité de prestataires.
Pour faire simple, moins il y a de population et moins il y a de médecins, au plus on majore l'honoraire de base. Les deux critères étant cumulatifs, indépendamment l'un de l'autre. 
"C'est une formule clé en main que nous vous proposons", adresse la députée Mélissa Hanus au ministre de la santé Franck Vandenbroucke, en commission du parlement ce mardi après-midi. "Il s'agit d'un mécanisme qui assure la pérennité de l'aide, au contraire des primes". 

Pas de majoration pour les médecins non-conventionnés

Pour la députée, une telle majoration, "limitée budgétairement", doit être liée au conventionnement INAMI : "Un certain nombre de ces prestataires ont tendance à « profiter » de la situation de pénurie - impliquant par définition un manque de concurrence entre confrères et consoeurs - pour se déconventionner avec l’INAMI afin de retrouver une liberté d’honoraires, sans risque de voir leur patientèle les fuir, ce qui génère alors pour les patients une double peine, celle de la liste d’attente et celle des honoraires majorés. (...) Lier la majoration des honoraires au conventionnement INAMI, est une manière de garantir pour le patient la meilleure accessibilité financière qui soit"

Une différence selon le lieu

Pour peu séduisante qu'elle soit,  la proposition n'a pas eu l'effet escompté auprès du ministre Vandenbroucke (Vooruit). "Différencier au niveau des honoraires apparait problématique. Dans le cadre de la révision de la nomenclature, nous voulons un système transparent et équitable qui fait la différence selon la complexité et le temps de l'intervention, de la responsabilité, de la formation nécessaire. Il me semble difficile d'ajouter un critère sur base du lieu".
Conscient du problème, le ministre Franck Vendenbroecke défend néanmoins le système de primes.

Le gouvernement fédéral vient d'ailleurs de réserver un budget de 2,26 millions d’euros, ciblé sur les médecins généralistes en formation qui exerceront en zone de pénurie.
Lasagne institutionnelle oblige, en dehors de cette prime que le fédéral s’apprêtent à réserver aux quelques jeunes médecins stagiaires, toutes les autres aides incitatives relèvent des compétences régionales…  et donc de leurs budgets.


Christophe Thiry