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Saint-Léger : un espace de conservation et d'exposition pour les sarcophages mérovingiens

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 Publié le lundi 10 octobre 2022 à 17:31 - Mis à jour le lundi 10 octobre 2022 à 19:32    Saint-Léger

En 2014, le passé mérovingien de Saint-Léger resurgissait dans la propriété d'un couple. Un sarcophage du VIIe siècle est apparu à la surface suite à des travaux de terrassement puis un deuxième, deux ans plus tard. Aujourd'hui, ces sarcophages ont leur propre espace de conservation situé dans la cour du château de Saint-Léger. 


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Ce dimanche était un grand jour pour les passionnés d'histoire, et en particulier pour ceux de Saint-Léger. Un ancien garage, qui constitue aujourd'hui la dixième antenne du Musée gaumais, expose ces découvertes d'exception que sont les sarcophages mérovingiens. C'est Emilie Guébels, ex-propriétaire du terrain où furent retrouvées les sépultures en novembre 2014 et janvier 2016, qui a eu le privilège de les découvrir en premier lieu. 

"Moi je travaillais, et puis on m'a appelée pour me dire qu'on avait trouvé un cadavre sur mon terrain. J'étais assez choquée et puis après avoir discuté avec tout le monde, on a décidé de laisser les sarcophages au village, d'en faire don pour que les gens puissent les découvrir".

Des bijoux et des armes du VIIe siècle

Grâce à ce don, l'agence wallonne du patrimoine a pu procéder au nettoyage et à la restauration des sarcophages, mais également à l'identification des squelettes retrouvés à l'intérieur. Le premier sarcophage a été occupé par plusieurs défunts : d'abord un homme dont les ossements ont finalement été déplacés près du couvercle puis une femme comme l'atteste une fibule caractéristique du VIIe siècle. 

Les fouilles effectuées au niveau du deuxième sarcophage ont quant à elle mis au jour un couteau, démontrant que c'était le corps d'un homme qui y avait été déposé et que celui-ci appartenait, comme les autres, à l'élite de Saint-Léger. "Ces sarcophages sont très rares", explique Denis Henrotay, archéologue pour le service public de Wallonie. "Ce sont des objets qui sont fabriqués et importés. Les pierres viennent de Grandcourt donc c'est toute une infrastructure pour une tombe. On a deux sarcophages ici à Saint-Léger, on en a trouvé un à Torgny (ndlr : Rouvroy) et puis pour le reste du Luxembourg, on en a quelques-uns qui sont originaires du vieux cimetière à Arlon, mais qui datent d'après l'époque mérovingienne".

Uniquement visibles de l'extérieur

Très tôt, la commune de Saint-Léger avait montré son intérêt de créer un lieu de conservation et d'exposition. Les sarcophages seront uniquement visibles de l'extérieur pour éviter toute dégradation, mais tout de même valorisés. "Cela restera quand même un attrait touristique non négligeable", confie Fabian Forthomme, échevin du patrimoine. "Il sera mis en valeur par le Musée gaumais, mais aussi par le syndicat d'initiative via les balades organisées".

Et il ne s'agit pas ici de la dernière découverte puisque début 2021, ce sont des tombes qui ont été mises au jour avec des matériaux de réemploi gallo-romains, preuve d'une occupation plus ancienne encore. À Saint-Léger, l'histoire n'a peut-être pas encore fini de révéler tous ses secrets.


Nicolas Lefèvre





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