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Nouvelle demande de régularisation pour la ligne à haute tension Aubange-Esch

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 Publié le mercredi 17 novembre 2021 à 17:15 - Mis à jour le mercredi 17 novembre 2021 à 20:28    Aubange - Messancy

En prélude à l'étude d'incidences qui sera menée dans le cadre de la demande de permis pour le second terne de la ligne à haute tension Aubange-Esch, une réunion d'information était organisée ce mardi soir. Un paradoxe puisque cette réunion avait pour but d'informer les riverains d'un projet... déjà existant !


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Une réunion d'information préalable à une demande de permis avec étude d'incidences et ce, pour un projet déjà existant : une situation à la belge qui prêterait presque à sourire si ce n'était pas si grave aux yeux des riverains de la ligne à haute tension Aubange-Esch. Les questions fusent : "Qui oserait exploiter encore quelque chose qui est illégal à part vous ?", "Quelle est la dernière décision en date ?

'"La dernière décision en date" évoquée, c'est l'arrêt du Conseil d'Etat qui a annulé le permis du second terne de la ligne en 2008. Or, celui-ci est toujours fonctionnel. Est-ce qu'Elia, gestionnaire du réseau, s'assoit sur les lois ? "On sait que le projet Aubange-Esch a un long historique" explique Mélanie Laroche, chargée de communication. "À l'heure actuelle, le dossier est toujours pendant auprès des autorités et donc l'objectif d'Elia est de ré-initier la procédure pour que le bureau d'études puisse faire son travail en vue de la nouvelle demande de permis d'urbanisme pour le deuxième terne". 

Absence de réaction politique

En clair, Elia souhaite coûte que coûte régulariser la situation, qu'importe la décision du Conseil d'Etat. L'entreprise explique qu'elle a tenté de se mettre en ordre en 2009, mais qu'aucun des ministres wallons de l'aménagement du territoire n'a donné de réponse. "C'est vrai que les ministres se sont succédé, de tous les partis et couleurs, et aucun ne s'est jamais prononcé à ce sujet et préfère botter en touche" concède le bourgmestre d'Aubange, François Kinard. "Peut-être qu'ils attendaient une nouvelle étude"...

Pour l'asbl CADES (Commission d'Action pour le Droit à un Environnement Sain), les ministres wallons sont restés muets par peur d'un retour de manivelle puisque c'est un fonctionnaire délégué à la Région qui a accordé le permis. En attendant, cela fait désormais 13 ans que le second terne de la ligne à haute tension fonctionne en toute illégalité. "Quatre ministres de l'urbanisme et pas un seul n'a levé le plus petit doigt pour mettre un terme à cette situation d'illégalité et faire appliquer l'arrêt du Conseil d'Etat alors que c'était leur devoir" assène André Galhaut, président de l'asbl. "On se demande comment ces gens-là osent encore se regarder dans un miroir !"

Si la future demande de permis venait à aboutir positivement, l'asbl CADES a d'ores et déjà annoncé qu'elle introduirait une nouvelle fois un recours au Conseil d'Etat. La bataille juridique est donc encore loin d'être terminée...


Nicolas Lefèvre