Environnement

Pollution sur la Mellier à Marbehan : des analyses prévues sur le long terme

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 Publié le mardi 27 fevrier 2024 à 15:43 - Mis à jour le mardi 27 fevrier 2024 à 16:34    Habay

Les autorités wallonnes, ministre et services anti-pollution, ont rencontrés les riverains et pêcheurs directement impactés par le déversement des huiles contaminées aux PCBs sur la Mellier à Marbehan.  Les zones potentiellement touchées seront sous surveillances pour un long moment encore.


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Ce lundi après-midi, les hauts responsables du SPW environnement, et le ministre wallon en charge de la pêche et de l’agriculture Willy Borsus sont descendus sur les lieux de la pollution, à la rencontre des équipes en charge de la dépollution et des pêcheurs. Une rencontre, qui était pour le moins attendue par toutes ces personnes directement impactées, et qui ont fait part de leurs inquiétudes, après les débordements constatés fin de semaine dernière.

"On a pu constater qu'il n'y a plus de débordement au-delà du barrage flottant.
Nous sommes en grande partie rassurés. "
Albert Picard, secrétaire de la société de pêche de Marbehan

Alors que les opérations de pompage et filtration se poursuivent 24h/24h (et sont d'ailleurs bien loin d’être terminées), des prélèvements sur site devront déterminer l’ampleur de la contamination.

"Depuis ce matin, nous avons procédé à une vingtaine de sondages sur le site. Le but est de déterminer la surface et la profondeur de la zone polluée"
Yohan François Expert-sol RSKA Benelux

Si les eaux de ruissellement continuent de charrier les huiles toxiques, le site d’Infrabel point de départ de la pollution, a été circonscrit par les équipes de l'entreprise ETPH. Les bassins d’orage où se sont déversés les polluants ont été isolés. A ce stade, on ne sait toujours pas quels volumes, sur les 17.000 litres potentiels, se sont effectivement répandus en aval de la station électrique, dans les sous-bois et plus loin dans les rivières.

Des analyses sur du long terme

Des analyses régulières sont programmées dans les semaines et mois à venir, dans et en bordure des Mellier, Rulles, et Semois. Elles viendront compléter les observations déjà assurées sur le terrain par les agents DNF, appuyés fin de semaine dernière, de photos aériennes géolocalisées prises depuis le drone piloté par le service technique de la Province de Luxembourg, et à bord d’un hélicoptère. 

"Le but est d'identifier toutes les prairies inondables susceptibles d'avoir été contaminées. Dans les tous prochains jours, nous pourrons ainsi communiquer au mieux auprès des éleveurs et agriculteurs, avant que le bétail ne ressortent en pâture, tout en veillant à ne pas disproportionner l'impact au regard du principe de précautions"
Willy Borsus, ministre wallon de la pêche et de l'agriculture (MR)

Plaintes contre X... et contre Infrabel

A  ce stade les conséquences et le coût ne sont pas encore mesurables.
La police de l’environnement de Wallonie a ouvert une enquête judiciaire, et reçu les premiers dépôts de plaintes, contre X, mais aussi contre le propriétaire du site à l'origine de la pollution : Infrabel. 

"Bien sûr, il y a les auteurs du vol qui ont déversé les huiles. Mais Infrabel a laissé ce site en l'état pendant deux ans et porte sa part de responsabilité"
Eric Behin propriétaire du terrain pollué

Des sociétés de pêche en plein questionnement

Réunies à la Maison de la pêche à Habay-la-Neuve, les associations de pêcheurs du sous-bassin Semois-chiers se sont elles aussi constituées partie civile. Après la peste porcine, les inondations, les périodes de sécheresse, cette pollution et le report de l’ouverture porte un nouveau coup rude aux quelque  6500 pratiquants. 

"On estime déjà le préjudice entre 80 et 100.000€. Ce sont des sociétés qui ont déjà engagé des frais, notamment de déversement, en vue de la saison. La fédération ne les laissera pas tomber, mais certaines sociétés auront du mal"
Thierry Thiletgen, président de la Fédération halieutique et piscicole du sous-bassin Semois-Chiers

Le ministre Borsus s'est engagé à revoir éventuellement la mesure d’interdiction en fonction des résultats.
Mais les autorités wallonnes se sont bien gardées de fixer le moindre délai, face à ce problème qu’elles jugent “vaste et compliqué”.
Trop tôt aussi pour répondre aussi aux inquiétudes soulevées par un participant concernant... la chasse. Le gibier s'abreuvant lui-aussi dans les rivières…  


Christophe Thiry





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