Depuis le printemps, cinq éoliennes s’élèvent dans le ciel des Fauvillersois. Le lundi 12 juillet, les quatre appartenant à Eneco Wind ont été inaugurées en présence du ministre wallon du climat Philippe Henry.

Fauvillers et les éoliennes, c’est une longue histoire. Le projet d’Eneco date de 2008-2009. Le dossier est passé entre les mains de plusieurs ministres. Il a été cassé par des recours puis réintroduit, à chaque fois. En 2011, la population avait même été consultée et, clairement, les 48% des Fauvillersois, qui s’étaient déplacés lors de cette consultation populaire, s’étaient prononcés contre tout projet éolien sur le territoire communal (60%). Un non qui n’a pas empêché les projets de fleurir. Celui d’Eneco franchit la ligne d’arrivée le premier, dix ans après cette consultation populaire.

Le promoteur n'a jamais perdu espoir

Cinq éoliennes (la sixième est toujours dans les cartons d’Eneco) s’élèvent à présent dans le paysage des Fauvillersois, à Bodange et Warnach. Miguel de Schaetzen, patron d’Eco Wind Belgium nous a confié qu’il n’a jamais perdu espoir. Actif depuis 20 ans dans l’éolien, il explique : « Dix ans de procédure ont été nécessaires pour aboutir dans ce dossier, nous le regrettons, mais nous sommes heureux d’aboutir et de pouvoir ajouter cette nouvelle capacité de production d’énergie renouvelable aux objectifs belges. »

Un délai long que connaissent tous les projets éoliens. Le ministre Wallon du climat Philippe Henry, présent lors de l’inauguration du parc de Fauvillers, ce lundi, le regrette. Il espère bien faire évoluer cette situation à l’avenir pour permettre à la Wallonie d’atteindre les objectifs fixés par les Accords de Paris. D’ici 2030, le sud du pays devra doubler sa production d’énergie éolienne.

Une centaine de coopérateurs fauvillersois

Le ministre entend impliquer plus encore les citoyens dans ces projets éoliens. A Fauvillers, Eneco a d’ailleurs cédé l’une d’elle à la coopérative citoyenne Lucéole qui en est propriétaire et en assure la gestion. Son président, Philippe Verbauhwhede nous montre, au loin, la fierté de plus de 900 coopérateurs. Mais cette éolienne est-elle bien celle des citoyens Fauvillersois ? Philippe Verbauhwhede : « C’est une bonne question. Sur les neuf cents coopérateurs, une centaine est de Fauvillers. » 

Pour le bourgmestre, Nicolas Stilmant, si ces cent personnes représentent chacune un ménage, le compte est plutôt intéressant. Un comité de suivi devait être créé, comme Eneco le fait pour tous ses projets. A son bord, des riverains qui s’impliquent pour suivre le bon fonctionnement du parc éolien. Mais à Fauvillers, un seul riverain s’est manifesté. Le comité de suivi ne sera donc peut-être pas créé. Eneco reste ouvert à le faire, si des personnes le demandent.

Cinq éoliennes à l'automne à Neufchâteau

Reste la question de l’avenir. La commune de Fauvillers pourrait-elle accueillir d’autres projets éoliens ? Nous avons posé la question au bourgmestre, Nicolas Stilmant : « Eneco pense à une sixième éolienne mais elle est trop proche de la zone forestière. Il y a un autre projet en cours, de l’autre côté de la Nationale 4. Il est porté par Aspiravi qui se trouve en conflit juridique avec Eneco. Notre commune n’est pas favorable à ce genre de situation. Enfin, un dernier projet semble bien compliqué du côté de Sainlez et Villers-la-Bonne-Eau. Je n’ai plus de nouvelles. Il semble abandonné. » Fauvillers reste bien un terrain prisé pour les porteurs de projets éoliens. Néanmoins, Nicolas Stilmant précise : « Ce n’est pas parce qu’on a dit oui à un projet que l’on sera d’accord pour tous les autres ! ».

Eneco Wind, de son côté, finalise l’implantation d’un autre parc, doté de cinq éoliennes, à Neufchâteau, au niveau de l’échangeur des autoroutes E411 et E25. Les fondations sont en cours de réalisation. Les éoliennes arriveront à l’automne. Leur exploitation débutera en 2022.

À revoir sur le même sujet : plusieurs projets éoliens font débat à Nassogne.

Samira Boudou