Image : Ministère d'état luxembourgeois
Publié le jeudi 30 mars 2023 à 16:16 - Mis à jour le jeudi 30 mars 2023 à 17:00 GDL - National - Province
Le premiers ministres belges et luxembourgeois ont présidé ce mercredi 30 mars à Bruxelles un sommet Gaichel. Initiées en 2004, ces rencontres ont pour vocation d'améliorer les coopérations entre les deux pays, avec des retombées potentiellement intéressantes pour les zones frontalières.
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Pour qu'une coopération entre deux pays soit possible, il est préférable qu'elle soit profitable aux deux parties. Or s'il est bien un domaine où les rapports entre la Belgique et le Luxembourg semblent déséquilibrés, c'est celui des soins de santé. Exacerbée par la crise du covid, la pénurie du personnel soignant reste un sujet de crispation entre les deux pays.Comme souvent dans les matières européennes, les pro-européens vous répondront que la solution passe par... plus d'Europe. Ce 29 mars, les ministres de la santé ont ainsi ratifié un accord cadre pour améliorer l'accès au soins pour les populations de la zone frontalière. Un accord qui ne précise pas encore la nature exacte de ces collaborations mais ouvre des perspectives de coopération similaires à celles nouées avec nos voisins français, comme le rappelle la député fédérale Mélissa Hanus (PS) qui suit ces dossiers de près :« Ainsi dans le domaine de l’aide médicale urgente par exemple, une convention en vigueur depuis 2007 entre la Belgique et la France permet déjà actuellement de réduire le temps de prise en charge du patient dès qu’on appelle le 112 grâce au franchissement de la frontière par le SMUR. Aujourd’hui, les habitants d’Aubange et de Musson sont directement desservis par le SMUR de l’hôpital de Mont Saint-Martin situé à quelques minutes de ces communes. Côté grand ducal, lors de la crise du Covid-19, le centre de réhabilitation de Colpach, implanté près de la frontière avec la Belgique, a accueilli des patients belges et français ».Reste à voir si ces collaborations nées durant la pandémie en inspireront d'autres. Actuellement l'accès aux hôpitaux grand-ducaux reste limité pour les Belges qui ne travaillent pas au Luxembourg, comme l'explique Henri Lewalle, coordinateur du projet européen Cosan : « jusqu’à présent, en l’absence d’accord cadre belgo-luxembourg, de nombreux patients suivis dans des disciplines spécifiques absentes de notre territoire provincial, sont confrontés régulièrement à des situations sanitaires, administratives et financières problématiques. Sans un formulaire S2 (d’autorisation médicale préalable), ces patients se retrouvent alors obligés de supporter des coûts élevés pour les soins reçus de l’autre côté de la frontière ».La levée de ces barrières administratives serait assurément perçue positivement par les patients belges, mais qu'en sera-t-il des gestionnaires de Vivalia, l'intercommunale hospitalière belge, alors que se projette un nouvel hôpital à Houdemont ? Ne risque-t-on pas une fuite de la patientèle ?Henri Lewalle ne le pense pas : « Grâce à l’accord de coopération franco-belge, près de 7000 patients traversent chaque année la frontière entre Arlon et Mont Saint Martin pour recevoir des soins, effectuer des examens de diagnostics, consulter un spécialiste etc. L’accord-cadre BE-LU vise à renforcer l’accessibilité aux soins pour les populations locales, de façon complémentaire et non concurrentielle ».