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Des chasseurs de Gérouville font condamner Guy Maréchal

Des chasseurs de Gérouville font condamner Guy Maréchal
 Publié le lundi 07 octobre 2019 à 18:39 - Mis à jour le mardi 08 octobre 2019 à 09:46    Arlon - Meix-dvt-Virton - Province


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La Justice a fini par rattraper Guy Maréchal, lui qui se vantait encore durant l’audience de ne jamais avoir été condamné. Toute cette affaire vient des suites de plaintes pour chasses sur terrains d'autrui à Gérouville.

Quarante mille euros d’amende, dont la moitié avec sursis, la confiscation de son véhicule type 4x4, d’une remorque double essieux et de deux épandeurs mécaniques ainsi que l’enlèvement de son parc d’élevage de sangliers, voilà le verdict que la 14e chambre du tribunal correctionnel d’Arlon a rendu ce lundi en début d’après-midi à l’encontre de celui qui est aussi président du conseil cynégétique de Gaume.

Une défense sans avocat

Lors des précédentes audiences, l’homme s’est défendu à cors et à cris, mais sans avocat, apparaissant tour à tour comme hâbleur, têtu, ayant toujours une pièce pour chaque trou. Chaque trou ou presque, puisqu’à certaines occasions, poussé dans ses derniers retranchements par le substitut Gourdange, qui incarne le ministère public, il reconnaît ne pas avoir de permis pour son parc à sangliers. A propos d'un PV dressé par des agents de l'UAB, il ose : « Vous savez, le papier du PV se laisse écrire » … Du goudron végétal sur les arbres ? « Oui, mais suivant la définition du dictionnaire Littré, cette substance n’est pas un appât, mais un produit salutaire et sanitaire pour déparasiter les sangliers ! ». Des grains de maïs répandus pour le nourrissage (interdit par la législation) ?  Il produit une attestation de son grossiste qui précise qu’une tolérance de deux pourcents est admise et découle des vidanges des silos…

Mais Guy Maréchal commet aussi l’une ou l’autre maladresse, comme quand un lapsus lui fait dire « quand j’ai acheté quatre tonnes de maïs, euh de céréales ! », ce qui provoque l’hilarité sous cape du substitut Gourdange. Mais ce dernier n’était pas là pour rire. Lors de son réquisitoire, le ministère public avait commencé par ces mots : « Enfin, nous y voilà ! », soulignant, à plusieurs reprises, le manque de coopération dont a fait preuve Guy Maréchal dans cette affaire. Le prévenu n’a pas hésité à porter plainte devant le Comité P contre des agents actifs dans le dossier, arguant être victime de harcèlements. Plainte qui s’est soldée par un non-lieu mais qui a retardé le dossier.

L'accusé n'a pas plus été épargné par l’avocat des parties civiles, Me Baudinet, de Liège, qui lui lance, excédé : « Je chasse depuis 50 ans, tout a changé en 94, c’est vrai. Mais c’est à cause de gens comme vous que la chasse est galvaudée ! »

Manifestement, la juge Brilot, même si elle acquitte l’homme de certaines préventions au bénéfice du doute, n’a pas été sensible aux arguments de Guy Maréchal.

David Pierson

Photo : certains chasseurs de Gérouville, parties civiles, étaient présents ce matin à Arlon pour la lecture du jugement.