Ce samedi, c'était le jour J pour le projet Sein'biose. Pour surmonter la perte d'un sein après un cancer, des femmes ont choisi de se faire tatouer. Une façon de se recontruire autrement que par la chirurgie. 

Six femmes venues des régions de Ath, Bastogne, Bruxelles et Durbuy. Toutes ont subi une mastectomie après un cancer du sein. Par choix ou par obligation. Elles ont gardé les stigmates de cette opération. Pas toujours facile à accepter. Ni pour soi, ni pour les proches. Ce samedi, le projet Sein'biose leur a permis de se faire tatouer à l'endroit même de leur cicatrice.  "J'avais hâte,  j'y pensais depuis longtemps. Sein'biose m'en a donné l'occasion, je suis vraiment contente" lance Laurence (Ath)

"C'est une manière de me réapproprier mon corps qui a quand même été vachement atteint. une manière de dire aussi la ville est belle et que ça continue", confie Evelyne, participante  venue de Bruxelles. 

Pour Roselyne (Durbuy), ce tatoo et le cancer, d'une manière générale, c'est une renaissance. Delphine (Bastogne) confie qu'au moins, ce tatouage, on ne lui enlèvera pas! 

Venues des communes de Marche, Nassogne, Ferrières, Liège et Tournai, les six tatoueuses sont bénévoles. Toutes souhaitent aider à leur manière ces femmes qui sont confrontées chaque jour à une cicatrice devant leur miroir. 

Aider à se reconstruire autrement que par la chirurgie

Très vite après l'annonce d'un cancer du sein, la patiente doit ^prendre une décision: reconstruire ou pas. Une chirurgie est la plupart du temps conseillée. Faire connaître une alternative à la reconstruction chirurgicale, voilà l'objectif de Valérie Renard, à l'initiative de ce projet, elle-même tatouée via l'association Soeur d'encre en France.

"C'est pour que les femmes sachent qu'il y a d'autres solutions que la chirurgie esthétique qui est parfois douloureuse ou qui entraîne des complications. Chaque femme trouve la solution qui lui convient. Un tatouage artistique n'est peut-être pas destiné à tout le monde, mais cela a le mérite d'exister", rapporte Valérie Renard, initiatrice de Sein'biose.

Un shooting photo immortalise la découverte du tatouage. L'émotion est à son comble.  

"C'est une nouvelle partie de ma vie qui commence. Y'en avait une quis'était étaient à l'annonce du cancer du sein et la deuxième, c'était quand je n'avais plus le regard que j'espérais sur moi, confie Vincianne, participante de la région d'Ath.

Deuxième édition annoncée en 2026 à Marche et peut-être ailleurs

La séance de tatouage est l'apothéose de ce projet Sein'biose lancé il y a un an. Différents ateliers ont permis de réunir ces femmes avant le jour J.

Pour offrir cette renaissance à ces femmes, Sein"biose a bénéficié de plusieurs soutiens financiers, logistiques et artistiques. L'idée est de pérenniser ce projet et même de le multiplier. Une édition est déjà prévue l'an prochain à Marche et probablement une autre à Bruxelles. N'hésitez pas à consulter  le site de Sein'biose pour participer ou soutenir le projet! 

Un magazine de la rédaction sera bientôt consacré au projet.