Afin de sensibiliser le public aux conditions de détention en prison, le CAL (Centre d’Action Laïque) a créé un escape game.  Ce jeudi matin,  ce sont des étudiants de la HERS à Libramont qui ont participé à l'activité. 

A la HERS, ils étaient 18 à participer à un escape game un peu particulier. A l'intérieur, un espace de 9 m²,  représentant l'intérieur d'une cellule, témoignait de la précarité de l'univers carcéral.

"Il y a plusieurs lits, un matelas en plus; un livre car il y a une bibliothèque, une radio, une télé qui est également importante en prison. Puis, ils peuvent écrire aussi. On peut voir que la toilette est dans cette même pièce, ce qui n'est pas idéal au niveau de l'hygiène. On remarque que c'est vraiment compliqué pour les détenus de vivre dans seulement 9 m²", explique Isabelle Renson, coordinatrice projets pour le CAL Province de Luxembourg. 

Ludique et didactique

Pas toujours simple, pour ces jeunes, de résoudre les différentes énigmes. Les participants doivent impérativement rester concentrés car chacun de leur choix influence le déroulement de l’expérience.  Une expérience qui permet de se rendre compte des relations complexes qui existent au sein des établissements pénitentiaires.

"Ce qui m'a plus particulièrement marqué, c'est l'état des lits. Ils sont faits d'une simple planche en bois et d'un matelas pas du tout épais. Et aussi les toilettes qui sont non séparées du reste de la cellule", confie Johanna Delogne, élève à la HERS

Florence Simon est professeure de droit pénal et dispense, par ailleurs, des cours d'art- thérapie en prison. Elle a déjà participé à l'escape game avec de futurs assistants sociaux.

"Le jeu rend l'apprentissage beaucoup plus engageant. Cela c'est très important pour nos étudiants. Au lieu de leur donner des concepts théoriques, ils vont retenir les notions importantes car ils vont les vivre.  On va aussi travailler des compétences transversales comme la collaboration et le travail en équipe et c'est super important pour des étudiants assistants sociaux", explique Florence Simon.

Bénévole dans les prisons

Jean-Claude Humbert était lui aussi de la partie. Bénévole dans les prisons de Saint-Hubert et d'Arlon, il en connaît un rayon sur la vie en milieu carcéral.  Il était venu répondre aux questions des étudiants et expliquer les missions qu'il remplit  en tant que conseiller moral.    

"En prison, on a besoin de soutien et c'est ce que je vais faire là-bas. J'apporte de l'écoute, du soutien et de l'orientation et cela en toute confidentialité. C'est primordial de parler avec les détenus car plusieurs n'ont plus de famille. Ce qu'on fait devrait être plus développé", confie Jean-Claude Humbert.

L'opération de sensibilisation est à présent terminée. Espérons qu'elle soit réitérée en 2026 car le concept est très intéressant pour tous les types de public.  Il permet de mener une réflexion sur les réformes nécessaires et constitue un matériel didactique peu couteux à destination des établissements scolaires.