Avec une quarantaine de libraires permanents et invités, Redu a fêté ce week-end sa 37ème édition de la fête du livre sous un grand soleil. Le public a répondu en masse même s'il y a de moins en moins de libraires dans le village du livre durant le reste de l'année.
L'image de Redu ce week-end avait quelque chose d'idyllique avec de nombreux stands de bouquinistes et de libraires parfois venus de loin. Une bonne chose surtout après la crise sanitaire qui a annulé deux éditions.
Mais ce beau week-end cache une réalité plus morose. Il reste 7 ou 8 libraires permanents à Redu, dont la plupart ne sont ouverts que les week-ends, alors que dans les meilleures années, on en a compté jusque 26 !
On assiste à une mutation de Redu. L'arrivée du Mudia et la reprise de sa gestion par Tempora devrait alimenter le village en visiteurs,. L'horeca se porte bien et des artisans y ouvrent des boutiques. Comme récemment, Yves Stalars qui a récupéré la ferme familiale, louée auparavant à une bouquinerie fermée durant la crise du Covid. Il y a installé l'an dernier un moulin à farine. Le boulanger local utilise cette farine d’épeautre, disponible en trois granulométries. Le but est d'ouvrir à côté de la meunerie un espace horeca avec transformation de la farine en valorisant des produits locaux.
Quant aux libraires, ils regardent le village du livre se transformer. Paul Brandeleer a fermé une salle de vente pour y exposer une partie de sa collection des imprimés luxembourgeois. Pour conjurer la crise de lectures, ne faudrait-ils pas se fédérer avec d'autres villages du livre et proposer un catalogue en ligne commun ? Non, répond le libraire.
Redu, village du livre devient chaque année un peu plus Redu, village du livre et des artisans...