Mi-septembre, la commune de Bertrix annonçait avoir obtenu un permis unique pour faire du circuit de motocross local un tracé permanent. Aujourd'hui, les opposants ont annoncé avoir déposé deux recours contre ce projet. Un air de déjà vu, puisque trois permis pour le même projet ont déjà été annulés ou rejetés depuis 2012.

On prend les mêmes et on recommence ! Comme en 2012, 2015 et 2018, des voix s'élèvent à Bertrix contre la création d'un circuit de motocross permanent sur le site du Haut-Bî. Des recours viennent d'être introduits par un comité de riverains et l'association « Le Réseau de la forêt » pour s'opposer à l'octroi d'un quatrième permis unique en treize ans.

« Nous ne sommes pas (et nous l'avons dit à chaque fois) contre la pratique du motocross, à condition que ça se passe dans de bonnes conditions, dans un endroit adéquat. Or le site du Haut-Bî n'est pas un endroit adéquat ! », explique Claude Bougard, président du Réseau de la forêt.

Ce site du Haut-Bî, situé à l'extérieur du village de Bertrix en bordure de forêt est chaque année le théâtre d'une manche du championnat AMPL. Le tracé plaît aux pilotes et les autorités locales tentent de le rendre permanent depuis longtemps. Il faut dire qu'à l'heure actuelle, il n'existe aucun circuit d'entraînement en province de Luxembourg. Les majorités bertrigioises successives tentent d'obtenir un permis mais se heurtent systématiquement à des recours qui jusqu'ici ont chaque fois eu gain de cause.

Un dossier qui tourne en rond

Depuis 2012, le même schéma (ou presque) se répète : la commune obtient un permis, les opposants introduisent un recours et le ministre en charge rejète le permis. Pour Claude Bougard, « c'est au niveau des autorités communales à étudier s'il n'y aurait pas d'autres possibilités d'installer un circuit permanent de motocross. Après quatre refus, je trouve que ça tourne un peu à l'obstination quelque part », déplore-t-il. Une obstination que l'on retrouve du côté des opposants, qui déposent systématiquement des recours.

Le permis prévoit l'ouverture du circuit une fois par semaine, chaque mercredi jusqu'à 20h, entre janvier et septembre, ainsi que l'organisation de deux compétitions par an. Du côté des riverains, on craint avant tout des nuisances sonores et un important charroi. Le réseau de la forêt soulève quand à lui des arguments liés à la nature à proximité du circuit : « il y a le problème de la zone natura 2000 qui est située à quelques centaines de mètres du site, avec des espèces de la faune et de la vie faune qui nichent, notamment le grand corbeau, la cigogne noire, etc. Et ça a des conséquences par rapport à ces oiseaux qui sont totalement sous-évalués », souligne Claude Bougard. En outre, les opposants craignent également une utilisation illégale en dehors des heures prévues, ce qui augmenterait évidemment les nuisances.

De son côté, le collège communal emmené par le bourgmestre Mathieu Rossignol se veut confiant : « nous défendrons le projet bec et ongles ». S'ils n'obtiennent pas gain de cause, les opposants n'excluent pas quant à eux un recours devant le Conseil d'Etat. Bref, la saga du motocross est loin d'être terminée à Bertrix...